SEPT Bernard Plossu. Apache country, Arizona, United States, 1979 Piezography print, 20x30cm

13 photographes célèbrent les oiseaux au Hangar

Gilles Bechet
07/09/2022

Au Hangar, 13 photographes de 10 nationalités différentes ont tourné leurs objectifs vers l’immense volière qui couvre la planète. Que leur regard soit documentaire, poétique, méditatif ou tendre, ils célèbrent avec les oiseaux la beauté et la fragilité du monde qui est le leur et le nôtre.

Le ciel leur appartient. Ils étaient là avant nous et le seront sans doute après. De toutes les formes et de toutes les couleurs, les oiseaux montrent leurs plumes dans une collection de livres lancée par l’éditeur français Atelier Xavier Barral.

Ils posent aujourd’hui leurs ailes sur les cimaises du Hangar. Ils nous offrent 13 visions singulières d’un monde à la fois proche et inaccessible. Des oiseaux comme signes du paysage, comme métaphore de la liberté et comme respiration de la nature.

©Yoshinori Mizutan

Leila Jeffreys photographie les oiseaux exotiques, bien souvent, dans l’épure de son studio, avec patience et empathie. Sans décor, ses images sans rien pour nous distraire de l’étrangeté, de la beauté d’une nature bien réelle et en danger. Coincé dans son appartement parisien pendant le confinement, Christophe Maout n’a jamais autant regardé le ciel.

Il a réalisé une série de photos en associant une paire de jumelles et un appareil photo. Les images, qui par leur forme ronde rappellent celles des premiers appareils Kodak, évoquent aussi un univers onirique en dehors du temps vu à travers une lanterne magique.

Paolo Pellegrin, photoreporter chez Magnum, a saisi le vol d’une colonie de milans noirs virevoltant à proximité d’un temple niché au cœur d’une forêt primaire au Japon. Une majestueuse chorégraphie découpée dans toute son intensité.

Combinant une série de photos digitales de haute précision, Yoshinori Mizutani cherche à créer des images qui se rapprochent de la perception de l’œil humain. Le plumage de ses perruches tokyoïtes perchées sur des fils téléphoniques ou dans des buissons semble vibrer d’une intensité presque irréelle.

SEPT Paolo Pellegrin Kyoto, Japan, 2019. Piezography print, 90x120cm

Sous leur aile
Et si le langage des oiseaux tenait à leur présence dans nos rêves autant que dans le ciel, se demande Graciela Iturbide avec des images teintées d’un implacable tragique et de surréalisme. Il y a chez les oiseaux quelque chose qui nous échappe, d’autant plus qu’ils ont tellement peu besoin de nous pour exister.

Un dessein malicieux que Pentti Sammallahti capte avec ironie. Terri Weifenbach nous dévoile le monde secret de son jardin où règnent les oiseaux. Dans une lumière saturée et des couleurs iridescentes plane le doute entre fantaisie et réalité.

Dans les extraordinaires photos noir et blanc de Roger Ballen, les oiseaux s’invitent pour une plongée dans le cabaret de notre inconscient, mis en scène avec tendresse et cruauté. Dans ce monde étrange, leur doux plumage est comme un duvet qui nous protège de la folie.

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