(Gaston Brunfaut, Ieder Zijn Huis / Maxime Brunfaut, Halte Congrès)
Brunfaut : un nom pour trois architectes – Fernand, le frère aîné, Gaston, le frère cadet, et Maxime, le fils de Fernand – qui ont contribué à donner un visage moderne à Bruxelles, depuis l’entre-deux-guerres jusqu’aux années 70. Un livre trilingue et une exposition à l’Atomium soulignent aujourd’hui leur importance.
Brunfaut : le gène du modernisme
LIVRE | Brunfaut’s – Progressive architecture ●●●
CFC-éditions, 264 P., €18
Il y a des bâtiments dans lesquels on peut rentrer chaque jour pendant toute une vie sans jamais vraiment les regarder. Des bâtiments fonctionnels, où l’on est juste de passage, souvent pris par le temps et par des préoccupations très pragmatiques. Des bâtiments pour lesquels on ne se posera sans doute jamais la question de savoir qui a bien pu les concevoir, même si ce sont des modèles d’ingéniosité. Par exemple la gare de Bruxelles-Central. Un projet architectural ambitieux, bourré de contraintes (terrain de forme triangulaire avec une importante déclivité, enfouissement nécessaire, connexions avec la Jonction-Nord-Midi...), mené au départ par Victor Horta himself mais achevé par Maxime Brunfaut (1909-2003), ancien élève d’Horta, qui y laissera finalement sa propre patte.
Les carrières des trois Brunfaut se composent essentiellement de projets pour des édifices publics. Et pas n’importe lesquels puisque tous les trois ont été marqués, dans des proportions diverses, par la pensée et le mouvement socialistes. La palme de l’engagement revient sans conteste à Fernand (1886-1972), qui fut également un véritable homme politique, d’abord élu conseiller communal à Laeken, puis conseiller communal de la Ville de Bruxelles et député. À Bruxelles, on lui doit notamment la transformation du siège du journal Le Peuple, avec sa fameuse tourelle-étendard de 20 mètres de haut, les immeubles de La Prévoyance Sociale et l’achèvement d’un projet aussi ancien (il remonte à 1856) que décrié : la Jonction Nord-Midi. Le parcours de son fils Maxime permet de passer entre autres en revue, outre la Halte centrale (ancienne appellation de la gare de Bruxelles-Central), la Halte Congrès, l’immeuble Air Terminus de la Sabena, l’aéroport de Bruxelles-National et le siège du Parti socialiste. Si le périmètre d’action des Brunfaut s’étend au-delà de la capitale (le siège du Vooruit à Gand, le sanatorium Joseph Lemaire à Tombeek…), Gaston Brunfaut (1894-1974) l’a porté jusqu’à New York, en intégrant la dream team internationale chargée de concevoir le siège de l’ONU.
Il fallait donc bien tout un livre, réunissant une dizaine d’auteurs - architectes, historiens de l’art et urbanistes – pour remettre l’œuvre de ces trois personnalités sous les feux des projecteurs. Dense en textes, l’ouvrage est également abondamment illustré. Mais le livre étant trilingue (français, néerlandais, anglais), le lecteur doit accepter de « partager » les photographies d’époque, les coupures de presse, les affiches et les plans avec les autres langues, quitte à patienter un peu avant de pouvoir voir ce dont le texte parle. Mais ce n’est là qu’un tout petit bémol.
Exposition Brunfaut’s progressive architecture : > 9/6, Atomium, www.atomium.be
CFC-éditions, 264 P., €18
Il y a des bâtiments dans lesquels on peut rentrer chaque jour pendant toute une vie sans jamais vraiment les regarder. Des bâtiments fonctionnels, où l’on est juste de passage, souvent pris par le temps et par des préoccupations très pragmatiques. Des bâtiments pour lesquels on ne se posera sans doute jamais la question de savoir qui a bien pu les concevoir, même si ce sont des modèles d’ingéniosité. Par exemple la gare de Bruxelles-Central. Un projet architectural ambitieux, bourré de contraintes (terrain de forme triangulaire avec une importante déclivité, enfouissement nécessaire, connexions avec la Jonction-Nord-Midi...), mené au départ par Victor Horta himself mais achevé par Maxime Brunfaut (1909-2003), ancien élève d’Horta, qui y laissera finalement sa propre patte.
Les carrières des trois Brunfaut se composent essentiellement de projets pour des édifices publics. Et pas n’importe lesquels puisque tous les trois ont été marqués, dans des proportions diverses, par la pensée et le mouvement socialistes. La palme de l’engagement revient sans conteste à Fernand (1886-1972), qui fut également un véritable homme politique, d’abord élu conseiller communal à Laeken, puis conseiller communal de la Ville de Bruxelles et député. À Bruxelles, on lui doit notamment la transformation du siège du journal Le Peuple, avec sa fameuse tourelle-étendard de 20 mètres de haut, les immeubles de La Prévoyance Sociale et l’achèvement d’un projet aussi ancien (il remonte à 1856) que décrié : la Jonction Nord-Midi. Le parcours de son fils Maxime permet de passer entre autres en revue, outre la Halte centrale (ancienne appellation de la gare de Bruxelles-Central), la Halte Congrès, l’immeuble Air Terminus de la Sabena, l’aéroport de Bruxelles-National et le siège du Parti socialiste. Si le périmètre d’action des Brunfaut s’étend au-delà de la capitale (le siège du Vooruit à Gand, le sanatorium Joseph Lemaire à Tombeek…), Gaston Brunfaut (1894-1974) l’a porté jusqu’à New York, en intégrant la dream team internationale chargée de concevoir le siège de l’ONU.
Il fallait donc bien tout un livre, réunissant une dizaine d’auteurs - architectes, historiens de l’art et urbanistes – pour remettre l’œuvre de ces trois personnalités sous les feux des projecteurs. Dense en textes, l’ouvrage est également abondamment illustré. Mais le livre étant trilingue (français, néerlandais, anglais), le lecteur doit accepter de « partager » les photographies d’époque, les coupures de presse, les affiches et les plans avec les autres langues, quitte à patienter un peu avant de pouvoir voir ce dont le texte parle. Mais ce n’est là qu’un tout petit bémol.
Exposition Brunfaut’s progressive architecture : > 9/6, Atomium, www.atomium.be
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