Artificialia est le terme générique qui, dans les cabinets de curiosités de la Renaissance, désignait les objets créés ou modifiés par la main de l’homme. C’est un titre magnifique pour la nouvelle exposition de Stephan Balleux.
Le célèbre artiste bruxellois Stépane Balleux passe au blan
Le célèbre artiste bruxellois passe de la peinture et du dessin à la sculpture et à la vidéo et aime travailler sur des documents et des objets trouvés. La plupart des oeuvres exposées ont été réalisées spécifiquement pour la Fondation blan, un nouveau lieu qui s’ouvre à Bruxelles dans un ancien hôtel de maître du Boulevard Général Jacques.
On y retrouve l’étrangeté et la théâtralité caractéristiques de son travail. Dans la peinture de Balleux, la matière est un personnage qui fait des glitchs dans la surface du réel pour le faire glisser de l’abstrait au concret. Sur un grand escalier d’un hôtel de maître parisien désert, il a peint des éléments disparates, un danseur de flamenco, un requin, un rocher, une échelle de bambou, comme autant de pièces à conviction que quelque part d’autres réalités existent.
Dans une petite salle, une série de quatre toiles entoure le visiteur du regard fuyant de Charlotte Rampling. À quoi pense-t-elle au milieu de ces chapelets d’oiseaux chatoyants inspirés par les aquarelles du naturaliste Audubon. Balleux conçoit l’art comme une énigme et son parcours qui se poursuit dans les caves est jalonné de détours et de recoins et surtout de plein de questions. Ici des peintures, des portraits détournés, là des céramiques ou un étrange miroir-blason ventru et d’invisibles correspondances entre passé et présent, ici et ailleurs.
Stephan Balleux est le premier artiste invité par la Fondation blan, un lieu de création et de rencontres. « Un grand bazar flottant complètement fou », selon son fondateur Thomas de Wouters.
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