La nouvelle génération de photographes à fleur de peau et indomptés vient de trouver un repère à son image: L’Enfant Sauvage. Une galerie internationale nichée au cœur de Bruxelles.
© Margaret Lansink
Héritiers d’une photographie tremblante et indisciplinée (Robert Frank, la revue japonaise Provoke, Michael Ackerman, Anders Petersen et tant d’autres), une nouvelle génération de photographes intensément introspectifs a, depuis une dizaine d’années, marqué son territoire sur la scène de la photographie contemporaine. La meute compte désormais une tanière à Bruxelles. Située au cœur de la ville, L’Enfant Sauvage affirme son identité indomptée en prenant le contre-pied d’une galerie classique.
«On peut y voir une petite rébellion. Je voulais une galerie qui soit un espace de création et de rencontres où se produirait un véritable échange avec un public large et diversifié », dit la photographe Pauline Caplet, seule aux commandes du nouvel espace dont la programmation alterne expositions (avec un espace dédié aux jeunes talents), talks, workshops et ateliers autour des pratiques argentiques et numériques.
Descente en ville
« L’Enfant Sauvage sort de sa forêt pour créer un univers alternatif bien à lui dans la ville. J’aime l’idée que les photographes attachés à la galerie forment une tribu », dit Caplet. Si L’Enfant Sauvage se veut « une vitrine sur rue » d’artistes belges et internationaux, la galerie espère également apporter à son échelle une solution au manque de visibilité dans la capitale de la scène bouillonnante de la photographie bruxelloise. « Il y a énormément d’artistes très talentueux et une énorme demande d’un public qui a soif de culture », dit Pauline Caplet. « Cependant, il reste très difficile pour les Bruxellois(es) d’exposer dans des lieux prisés comme Bozar, le Wiels, etc. »
Jusqu’au récent départ de Vincen Beeckman, c’est essentiellement le Recyclart qui assurait une visibilité alternative à la scène via des événements tels que les Extra Fort, le Fusée de la Motographie et autres expositions sauvages. « Vincen a fait un travail incroyable au Recyclart qui restera gravé dans les mémoires. L’Enfant Sauvage n’a pas la prétention de remplacer son travail. Ce sera au public d’en juger. »
C’est aux photographes Christopher de Béthune et Margaret Lansink que revient l’honneur d’inaugurer le nouvel espace. Le Bruxellois présente sa série cosmique et granuleuse Orion, le souvenir en noir et blanc d’une relation fantôme, quelque part entre ombre et lumière. La Néerlandaise se confie, toujours en noir et blanc, sur ses émotions en transition dans Borders of Nothingness, une série entamée à la suite de la décision de sa fille de rompre le contact avec elle. L’exposition, ainsi que celles qui suivront, donnera lieu à un livre autoédité en étroite collaboration avec le Tipi Bookshop et les Éditions Le Mulet. « Il est primordial que le milieu alternatif de la photographie bruxellois se serre les coudes.»
MARGARET LANSINK & CHRISTOPHER DE BETHUNE 11/7 > 12/9, L’Enfant Sauvage, www.enfantsauvagebxl.com
Read more about: Expo
Fijn dat je wil reageren. Wie reageert, gaat akkoord met onze huisregels. Hoe reageren via Disqus? Een woordje uitleg.