Une bonne raison d’aller voir le film expérimental La Bête dans la jungle est le personnage secondaire incarné par Mara Taquin. La Bruxelloise n’a que 25 ans, mais elle a déjà une longue liste de films et de séries à son actif, et ce en tant qu’actrice autodidacte.
Mara Taquin: ‘Il faut pouvoir ouvrir sa gueule dans les médias’
Mara Taquin joue depuis l’âge de 17 ans et est littéralement devenue adulte sur un plateau de tournage. Elle a fêté ses 18 ans dans le cadre de son premier film, le court-métrage Créatures de la réalisatrice Camille Mol, qui l’avait remarquée dans son école secondaire, lançant ainsi sa carrière. Au lieu de suivre des études d’art dramatique, Mara Taquin se met directement au travail. Elle apprend au contact de comédiens tels que Vincent Cassel (Hors Normes, 2019), Adèle Exarchopoulos (Rien à foutre, 2021) et Isabelle Huppert (La Syndicaliste, 2022).
La comédienne, qui a les pieds sur terre, ne se laisse pas facilement impressionner par les stars, qui deviennent simplement de bons collègues sur le plateau. « Ce qui est cool, c’est que tu désacralises vachement les stars. » Elle-même se fiche de la célébrité. « Les gens sont fort attachés à cette idée de la renommée, mais ça ne représente même pas 1% de ce qui me fait kiffer dans ce métier. » Elle profite de l’occasion pour apprendre à chaque fois de nouvelles choses. « C’est ce qui me parle le plus : apprendre des trucs. L’espagnol, le basket... me plonger dans plein d’univers différents. »
« Mon rêve, c’est de créer une nouvelle dynamique d’imaginaires communs, des nouvelles représentations des femmes, des personnes non-binaires, non-blanches dans les films »
Mara Taquin a récemment ouvert le Festival du film d’Angoulême avec La petite de Guillaume Nicloux et interprète une employée de boîte de nuit haute en couleur dans La Bête dans la jungle de Patric Chiha, dont l’action se déroule principalement dans cette boîte. Le film a été tourné au Mirano, club bruxellois que l’actrice fréquente aussi parfois dans la vraie vie. Elle vit toujours à Bruxelles, bien qu’elle passe actuellement la moitié de son temps à Paris.
La réalité de la vie
La Bête dans la jungle, qui sortira en salle début septembre, est une adaptation expérimentale d’une nouvelle d’Henry James. Ce genre d’exploration lui tient particulièrement à cœur. C’est pourquoi elle aime aussi jouer dans des films indépendants comme l’histoire d’amour non conventionnelle Astro, du réalisateur transgenre non binaire Nicky L. Lapierre (2022). « Mon rêve, c’est de créer une nouvelle dynamique d’imaginaires communs, des nouvelles représentations des femmes, des personnes non-binaires, non-blanches dans les films. D’avoir beaucoup plus des films qui reflètent la réalité de la vie. Y a beaucoup de gens doués qui savent le faire pourtant, et qui ne sont pas mis en avant. »
La jeune femme reste également très fidèle à ses valeurs féministes. « C’est faire des choix. Ou proposer une autre lecture d’un rôle féminin, rendre le personnage plus complexe. C’est aussi utiliser la renommée pour faire circuler des noms auxquels les gens n’auraient pas pensé. C’est parler aussi, ouvrir sa gueule dans les médias. »
Sortie: 6/9
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