Parti en randonnée sur les routes du monde, Arsenal s’obstine à faire tomber les frontières entre les styles musicaux avec Furu, cinquième album inspiré par une expédition au Japon. Entourés de nombreux invités, John Roan et Hendrik Willemyns entrevoient de nouvelles possibilités de danser. À expérimenter sans retenue dans le cadre du Brussels Summer Festival.
Fidèle à ses (bonnes) habitudes, le duo belge réinvente sa musique au gré des voyages et de rencontres improbables. Entre mythes et légendes, fiction et réalité, l’album Furu grave une fable japonaise sur la piste de danse d’un club international. Sur le dancefloor d’Arsenal, l’électro est toujours bourlingueuse et résolument aventureuse.
Brussels Summer Festival: Arsenal
Furu, votre nouvel album, a vu le jour au contact de la culture japonaise. Comment avez-vous découvert ce pays ?
Hendrik Willemyns : En marge de la musique, je suis cinéaste et grand amateur de littérature. Connaissant ma passion pour les bouquins, la chaîne de télévision flamande Canvas m’a proposé une émission : Paper Trails. L’idée, c’était de partir sur les traces d’un roman pour en comprendre son origine. En 2009, dans le cadre de cette émission, je suis parti au Japon pour percer les mystères de Norwegian Wood (traduit en français par La Ballade de l’impossible, NDLR), un roman signé par Haruki Murakami. Après cette expérience, j’ai eu envie de développer cette notion d’investigation à travers la musique. Les morceaux d’Arsenal véhiculent toujours des histoires. Une des fictions écrites initialement pour le nouvel album racontait le parcours tragique d’un DJ japonais. On est partis de ce récit pour établir le cadre général et l’atmosphère de Furu.
L’album-t-il été enregistré au Japon ?
Willemyns : Pas entièrement. On a juste enregistré quelques pistes avec des musiciens japonais dégotés sur YouTube. À la base, on cherchait des joueurs de koto et d’autres instruments traditionnels. Surtout – et c’était ça le plus difficile –, on rêvait de rencontrer des gens capables de s’adapter aux sonorités modernes du monde occidental. Pour coller à la musique d’Arsenal, les musiciens japonais devaient nécessairement s’accommoder d’une ligne de basse, d’un beat, de rythmes synthétiques... À force de faire des recherches sur Internet, on est tombés sur trois jeunes filles qui jouaient des instruments traditionnels en compagnie d’un groupe électronique : Yui & The Pyonko Band. Via des personnes rencontrées au Japon durant l’émission télévisée, on est entrés en contact avec eux. C’était le point de départ d’une belle collaboration.
[video:hhttp://www.youtube.com/watch?v=A6w8qktl4Ms]
Le Japon est réputé pour ses traditions ancestrales, mais aussi pour ses nouvelles technologies. Peut-on appréhender votre dernier album comme un point de rencontre entre le neuf et l’ancien ?
Willemyns : Deux éléments se dégagent de notre musique : la mélancolie et l’énergie. On n’est pas forcément attirés par les dernières avancées technologiques ou par la généalogie des musiques traditionnelles. On n’a pas pensé Furu comme ça. Ceci dit, notre album raconte l’histoire d’un jeune homme qui abandonne sa campagne et ses traditions pour gagner Tokyo et sa vie moderne. En cela, on retrouve certainement une confrontation entre les deux visages actuels du Japon : une face ancestrale et l’autre ultra contemporaine.
Dans la foulée de ce voyage au Japon et de la sortie de Furu, vous avez réalisé un film intitulé Dance! Dance! Dance!, qui sera projeté en avant-première cet automne lors du Festival du film de Gand. Pouvez-vous déjà en parler ?
Willemyns : Ce film n’est pas directement associé à l’album. Mais de nombreux liens peuvent apparaître entre les deux... Si on regarde le clip vidéo réalisé pour le single Black Mountain, par exemple, on trouve immédiatement des connexions. Dance! Dance! Dance! retrace les péripéties du DJ japonais Furu. Ce dernier est confronté à l’application d’une loi de 1948 – tombée dans l’oubli – qui interdisait de danser à Tokyo. À l’origine, ce règlement visait les prostituées qui avaient pris l’habitude de danser dans les clubs pour séduire les touristes et les officiers de la marine américaine. Avec les années, ce décret est tombé en désuétude. Mais aujourd’hui, avec les trafics de drogues et le nouvel afflux de touristes internationaux, les autorités japonaises tendent à réactiver ce code de conduite… Dans mon esprit, le titre du film est un véritable cri d’abnégation.
Dance! Dance! Dance!, ça implique de ne pas s’arrêter, de continuer d’avancer malgré les obstacles et les embûches de l’existence. Cette idée se retrouve aussi sur le disque.
Hendrik Willemyns : En marge de la musique, je suis cinéaste et grand amateur de littérature. Connaissant ma passion pour les bouquins, la chaîne de télévision flamande Canvas m’a proposé une émission : Paper Trails. L’idée, c’était de partir sur les traces d’un roman pour en comprendre son origine. En 2009, dans le cadre de cette émission, je suis parti au Japon pour percer les mystères de Norwegian Wood (traduit en français par La Ballade de l’impossible, NDLR), un roman signé par Haruki Murakami. Après cette expérience, j’ai eu envie de développer cette notion d’investigation à travers la musique. Les morceaux d’Arsenal véhiculent toujours des histoires. Une des fictions écrites initialement pour le nouvel album racontait le parcours tragique d’un DJ japonais. On est partis de ce récit pour établir le cadre général et l’atmosphère de Furu.
L’album-t-il été enregistré au Japon ?
Willemyns : Pas entièrement. On a juste enregistré quelques pistes avec des musiciens japonais dégotés sur YouTube. À la base, on cherchait des joueurs de koto et d’autres instruments traditionnels. Surtout – et c’était ça le plus difficile –, on rêvait de rencontrer des gens capables de s’adapter aux sonorités modernes du monde occidental. Pour coller à la musique d’Arsenal, les musiciens japonais devaient nécessairement s’accommoder d’une ligne de basse, d’un beat, de rythmes synthétiques... À force de faire des recherches sur Internet, on est tombés sur trois jeunes filles qui jouaient des instruments traditionnels en compagnie d’un groupe électronique : Yui & The Pyonko Band. Via des personnes rencontrées au Japon durant l’émission télévisée, on est entrés en contact avec eux. C’était le point de départ d’une belle collaboration.
[video:hhttp://www.youtube.com/watch?v=A6w8qktl4Ms]
Le Japon est réputé pour ses traditions ancestrales, mais aussi pour ses nouvelles technologies. Peut-on appréhender votre dernier album comme un point de rencontre entre le neuf et l’ancien ?
Willemyns : Deux éléments se dégagent de notre musique : la mélancolie et l’énergie. On n’est pas forcément attirés par les dernières avancées technologiques ou par la généalogie des musiques traditionnelles. On n’a pas pensé Furu comme ça. Ceci dit, notre album raconte l’histoire d’un jeune homme qui abandonne sa campagne et ses traditions pour gagner Tokyo et sa vie moderne. En cela, on retrouve certainement une confrontation entre les deux visages actuels du Japon : une face ancestrale et l’autre ultra contemporaine.
Dans la foulée de ce voyage au Japon et de la sortie de Furu, vous avez réalisé un film intitulé Dance! Dance! Dance!, qui sera projeté en avant-première cet automne lors du Festival du film de Gand. Pouvez-vous déjà en parler ?
Willemyns : Ce film n’est pas directement associé à l’album. Mais de nombreux liens peuvent apparaître entre les deux... Si on regarde le clip vidéo réalisé pour le single Black Mountain, par exemple, on trouve immédiatement des connexions. Dance! Dance! Dance! retrace les péripéties du DJ japonais Furu. Ce dernier est confronté à l’application d’une loi de 1948 – tombée dans l’oubli – qui interdisait de danser à Tokyo. À l’origine, ce règlement visait les prostituées qui avaient pris l’habitude de danser dans les clubs pour séduire les touristes et les officiers de la marine américaine. Avec les années, ce décret est tombé en désuétude. Mais aujourd’hui, avec les trafics de drogues et le nouvel afflux de touristes internationaux, les autorités japonaises tendent à réactiver ce code de conduite… Dans mon esprit, le titre du film est un véritable cri d’abnégation.
Dance! Dance! Dance!, ça implique de ne pas s’arrêter, de continuer d’avancer malgré les obstacles et les embûches de l’existence. Cette idée se retrouve aussi sur le disque.
Les albums d’Arsenal sont toujours truffés de collaborateurs extérieurs. Furu ne déroge d’ailleurs pas à la règle (lire ci-contre). Est-ce important d’ouvrir le projet à d’autres personnes ?
John Roan : On a toujours fonctionné de la sorte. On a trouvé notre équilibre dans cette façon de travailler. Par le passé, on a réalisé des musiques de films en duo. On a pris énormément de plaisir en confectionnant ces bandes originales. Mais je n’ai jamais eu l’impression qu’on faisait une énorme différence en travaillant juste à deux. Créer un nouveau contexte pour une voix, inviter quelqu’un à chanter autrement dans un environnement sonore différent, c’est la marque de fabrique d’Arsenal.
Arsenal • 10/8, 20.45, Paleizenplein/place des Palais
John Roan : On a toujours fonctionné de la sorte. On a trouvé notre équilibre dans cette façon de travailler. Par le passé, on a réalisé des musiques de films en duo. On a pris énormément de plaisir en confectionnant ces bandes originales. Mais je n’ai jamais eu l’impression qu’on faisait une énorme différence en travaillant juste à deux. Créer un nouveau contexte pour une voix, inviter quelqu’un à chanter autrement dans un environnement sonore différent, c’est la marque de fabrique d’Arsenal.
Arsenal • 10/8, 20.45, Paleizenplein/place des Palais
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