Krisy: l’homme que tous les rappeurs s’arrachent sort son premier album solo

Plutôt discret, Krisy cache bien son jeu. Il brouille même volontiers les pistes. En embuscade sous le nom de LeBoy Krisy’B ou incognito dans le costume du mystérieux De La Fuentes, l’artiste change aussi souvent de blaze que de baskets. « Chaque identité correspond à l’une de mes activités », confie le beatmaker, producteur et jeune entrepreneur bruxellois. Pour l’heure, il joue surtout son rôle de rappeur, défendant les couleurs d’un premier album solo intitulé euphoria.

« Chaque identité correspond à l’une de mes activités », confie le beatmaker, producteur et jeune entrepreneur bruxellois. Pour l’heure, il joue surtout son rôle de rappeur, défendant les couleurs d’un premier album solo intitulé euphoria.

Mais avant d’en arriver là, Christopher Botuli – de son vrai nom –, s’est déchiré le ménisque. Une blessure qui, l’air de rien, a bouleversé le cours de son histoire, mais aussi celle du rap belge... Contraint de renoncer aux tirs à trois points et à toutes ses ambitions de basketteur professionnel, le garçon s’est consolé en composant quelques morceaux à l’aide d’un vieux micro et d’un ordinateur.

Rookie des studios d’enregistrement, Krisy inaugure bientôt le JeuneClub, un label à vocation pluridisciplinaire, agencé pour répondre aux besoins des néophytes du rap bruxellois. « À force de croiser des potes talentueux, j’ai voulu leur offrir les moyens de faire du son, d’enregistrer dans de bonnes conditions. »

Sous l’alias De La Fuentes, il enregistre alors Batterie Faible et Ipséité, les deux premiers essais de Damso. Dans la foulée, il travaille sur une mixtape de Hamza et apporte son savoir-faire aux fines lames de la scène locale. Caballero & JeanJass, Kobo, Shay, Roméo Elvis, Geeeko ou Lous and the Yakuza bénéficient notamment de ses services. En France, son nom apparaît aussi au casting de productions signées Booba, Vald ou PLK.

À l’aise pour enjoliver les morceaux des autres, Krisy manie également le verbe en solo. Début 2017, il est ainsi le premier artiste francophone invité en session sur la plateforme Colors. Après trois EP’s, il s’expose à présent sur la longueur d’un album marqué par des duos avec Alpha Wann, Lous and the Yakuza ou, plus étonnant, avec Marc Lavoine.

Malgré ces collaborations cinq-étoiles et l’excellente tenue de cet album campé à la lisière de la fiction et de la réalité, Krisy ne se projette pas sur les scènes d’ici et d’ailleurs. « Quelques concerts me suffiront amplement », dit-il. « Je préfère poursuivre ma carrière en studio, à l’ombre des projecteurs. La célébrité présente des avantages, évidemment, mais aussi beaucoup d’inconvénients. J’ai pu les observer de près avec l’ascension de Damso. Moi, je tiens à ma liberté. Je veux faire mes courses tranquillement, me promener avec ma grand-mère quand elle a besoin de marcher. Je n’ai pas envie d’organiser mes journées en fonction de la personne que je suis devenue aux yeux des gens. » Tout l’art de triompher, sans se faire remarquer.

Infos: L'album euphoria est sorti depuis le 6/10, Instagram: @de.la.fuentes