1763 Antoine Meersman

Vantage point 4: Antoine Meersseman entrevoit le retour des beaux jours

Nicolas Alsteen
© BRUZZ
19/08/2021

Membre fondateur du groupe BRNS, le multi-instrumentiste Antoine Meersseman donne à présent de la voix dans le projet Paradoxant. Juste avant de remonter sur scène, l'artiste revient sur le lieu de son confinement : un espace de réflexion ouvert sur la ville et l'avenir.

Antoine Meersseman en quelques dates

  • 1986 : Naissance à Uccle
  • 2009 & 2010 : Diplômé en Langues romanes et Gestion culturelle à l’ULB
  • 2011 : Premier concert de BRNS à Linkebeek
  • 2014 : Le bassiste et claviériste sort Patine avec BRNS. Le groupe bruxellois se place sur la carte des musiques alternatives
  • 2021 : Sortie de Earworm, premier album du projet Paradoxant

Perché sur les hauteurs de Forest, à deux pas du stade de l'Union Saint-Gilloise, le Parc Duden offre une énième promenade à Antoine Meersseman. "J'ai grandi à deux pas d'ici et, aujourd'hui encore, j'habite dans le quartier", confie le musicien. "Quand j'étais petit, je venais marcher dans ce parc avec mon grand-père, un personnage charismatique et assez influent. Il était journaliste, chroniqueur de jazz et, surtout, super pote avec Georges Brassens. En cela, cet endroit me ramène toujours à l'enfance, mais aussi aux origines de ma passion musicale."

Bassiste, claviériste, membre fondateur et voix du groupe BRNS, Antoine Meersseman offre des alternatives au rock indépendant à travers des disques exigeants. "Notre nouvel album est d'ailleurs enregistré depuis un moment. Nous étions sur le point de le sortir, mais la crise du covid a complètement bouleversé nos plans. Nous avons donc décidé de repousser sa sortie à la fin du mois d'octobre."

La vie de la formation bruxelloise tourne ainsi au ralenti depuis plusieurs mois. "Heureusement, pendant le confinement, le Parc Duden m'a donné l'occasion de sortir de chez moi. Pour respirer et réfléchir aux suites à donner à Paradoxant, mon projet solo." Au plus près de ses intuitions artistiques, le multi-instrumentiste collecte ainsi quelques mélodies mutantes, des rythmes délicieusement cabossés et du groove : tout le nécessaire pour donner vie à Earworm, un album pop, efficace et sans complaisance. "L'important dans ce métier, c'est de se faire plaisir", affirme le chanteur. "La musique est d'abord quelque chose que l'on fait pour soi. La reconnaissance du public est bien sûr un super bonus. Mais en faire un objectif, c'est certainement le meilleur moyen de se perdre en chemin..."

La musique est d'abord quelque chose que l'on fait pour soi

Antoine Meersseman

La pandémie a, incontestablement, généré de nouvelles réalités dans la vie des gens. "Au-delà des dispositions sanitaires auxquelles nous sommes confrontés, il y a aussi des conséquences économiques", remarque Antoine Meersseman. "Le prix des matières premières tend à augmenter et, pour certains produits, les délais de livraison s'allongent considérablement. Dans l'industrie musicale, par exemple, il faut désormais patienter plus de six mois pour presser un vinyle. Dans ce contexte, il convient de trouver des alternatives." Jamais à court d'idées, le musicien prévoit d'ailleurs de sortir deux nouveaux morceaux en s'associant à... un vigneron indépendant.

"Pour échapper aux lenteurs de la chaîne de production, nous avons étiqueté une bouteille de vin rouge aux couleurs du projet Paradoxant. Ce n'est en aucun cas une grande stratégie. Juste la volonté de faire les choses vite et bien, en proposant un code de téléchargement sur l'étiquette." De quoi associer l'expérience auditive au plaisir gustatif. "Sortir de la musique sous cette forme, c'est l'occasion de proposer un autre type de merchandising et, éventuellement, de boire un verre avec le public à la sortie des concerts." Pour trinquer à la santé de Paradoxant, il faudra encore patienter jusqu'aux Nuits Botanique. D'ici là, l'itinéraire d'Antoine Meersseman passera à coup sûr par les sentiers du Parc Duden.

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