Objet Trouvé: Sonian Wood Coop

Quel est le constat derrière la création de Sonian Wood Coop ?
C’est un professeur d’architecture titulaire d’une chaire en économie circulaire, il fait d’ailleurs partie du projet, Stephan Kampelmann, qui a le premier pointé une situation absurde. En Forêt de Soignes, les différentes essences de bois issues des coupes effectuées pour rendre la forêt résiliente partent vers la Chine… qui les achète sur les marchés publics. Cette matière première transformée au bout du monde nous revient, entre autres, sous forme de meubles Made in China. C’est totalement absurde, mais ce système est bien implanté puisqu’il est en place depuis les années nonante. C’est symptomatique : un membre de l’équipe, qui est menuisier, nous a rejoints parce qu’il rêvait de pouvoir travailler un bois local. Ce qui semble l’évidence ne l’est plus au sein d’une économie mondialisée.

Qu’avez-vous mis en place pour déjouer cette fatalité ?
Nous avons commencé une campagne pour lever des fonds sur Growfunding. Notre objectif est d’atteindre 15 000 euros d’ici une petite vingtaine de jours. Nous avons déjà atteint 60% de l’objectif. L’idée est de pouvoir disposer d’assez d’argent pour acheter du bois sur le marché public, mettre sur pied un atelier et transformer le bois avec des artisans locaux. L’idée est également de faire comprendre que la Forêt de Soignes n’est pas seulement un lieu où prendre l’air, c’est aussi une véritable ressource gérée de manière durable, 20 000 mètres carrés de bois sont abattus par an, et un territoire avec une identité très belge puisqu’il est à cheval sur les trois Régions du pays.

Comptez-vous proposer des objets finis aux Bruxellois ?
Non, pas directement, notre démarche, c’est de les valoriser localement. Pour cela, nous cherchons des synergies avec des architectes, des artisans, le monde politique… Le but ultime est que le bois reste ici et qu’on le retrouve tant dans du mobilier scolaire que sur des projets architecturaux et chez les particuliers.

www.sonianwoodcoop.be