Petite Miette se présente comme un restaurant de quartier à finalité sociale. Social ou pas, on y a fait un excellent déjeuner à un prix démocratique.
Resto: Petite Miette
Un restaurant réduit à sa plus simple expression. C’est la réflexion qui vient à l’esprit quand on pousse la porte de Petite Miette. Le nom laisse déjà entrevoir un projet qui n’entend pas participer à la surenchère gastronomique actuelle. Ceci va de pair avec l’horizon du lieu qui propose une réinsertion socio-professionnelle via une expérience en cuisine ou en salle.
En phase avec cette perspective louable, le décor est discret – joli granito au sol, luminaires en papier ou en osier, mobilier de bois – mais pas froid pour autant. Posé sur un coin, l’endroit bénéficie de cette lumière qui manque tellement quand le temps est gris.
A l’humilité salutaire du contexte répond la modestie de l’accueil. Un jeune homme, un rien tremblant, faisait ses armes. Prévenant et attentif, il était terriblement touchant. Libéré des conventions et des gravités de la restauration, l’intéressé a prodigué un service que l’on n’est pas près d’oublier.
Un joli petit nid croquant
Pour ce qui est de la nourriture, la carte est assez restreinte, ce qui est toujours une bonne chose à nos yeux. L’entrée (5,50 euros) consiste en un petit fromage de chèvre emballé dans une feuille de brick. La préparation fraîche et digeste est servie par un mélange de légumes crus et cuits. Concombre, carotte, courgette, poivron… un joli petit nid croquant que souligne une bonne dose de coriandre. La préparation est de bon augure pour la suite.
De fait, on ne déchante pas avec la suggestion à 14,50 euros. Il s’agit de magret de canard parfaitement cuit et portionné. Bien juteuse, la viande est soulignée par une sauce dont le goût de caramel est un enchantement. L’impression qui domine est de déguster un bonbon au caramel salé.
Le plat fonctionne bien avec une Moinette bio (3 euros), bière racée de la Brasserie Dupont – cela dit, il faut rendre hommage à l’unique rouge de la carte qui est un excellent choix, à savoir la Cuvée des galets des vignerons d’Estézargues (16 euros la bouteille).
Et le dessert ? Une super tarte tatin (5,50 euros) qui a le bon goût de mise plus sur l’acidité que sur le sucre. Un décret devrait imposer un restaurant comme celui-ci dans tous les quartiers de Bruxelles.
> Petite Miette. Rue Cervantès 93-97, Forest. Tél. : 02 203 81 00. Ouvert de 11h30 à 15h, fermé samedi et dimanche.
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