Drama Queen est un spectacle d’humour qui tchatche de politique, de queerness, de féminisme et d’autres choses aussi pailletées que les drogues et les fringues. C’est, dit-elle « un spectacle qui s’adresse à toutes les bad bitches qui ont du mal à s’assumer et à tous les scorpions ascendants connasses qui se font passer pour des gémeaux, afin d’embrasser vraiment leur badass attitude. »
Mais il faut savoir lire entre les lignes. Parce que pour elle, humour rime avec amour. Elle est aussi bienveillante qu’elle est trash. Son spectacle est d’abord une fête inclusive pour ne pas se moquer des gens, mais pour rire avec eux de leur réalité. Elle embrasse le stand-up comme une séance de thérapie de libération collective. « Quand je suis sur scène, je ne me bride de rien. La parole est toujours pour moi un vecteur de principes et d’idées progressistes. »
Mahaut est un vieux prénom que ses parents ont emprunté à un personnage du roman de Raymond Radiguet, Le bal du comte d’Orgel. Loin de s’identifier à une aristocrate des Années folles, Mahaut Drama est une jeune femme de son époque, bien dans ses baskets. Décolleté généreux et rouge éclatant aux lèvres, elle affiche une féminité sans retenue qui est sans doute une réponse à la masculinité étouffante à laquelle elle était confrontée lors de ses débuts dans le stand-up. « Quand je suis arrivée il y a cinq ans, il y avait une femme par plateau et une ambiance de vestiaires en coulisses. »
Dans ses chroniques sur France Inter ou dans l’émission Quotidien, elle passe l’actualité à la moulinette de son humour acerbe. Elle fait des blagues de cul et sur la politique, pas toujours en même temps, mais ça peut arriver. Elle adore faire des vannes décomplexées sur des sujets a priori pas trop sexy qu’elle agrémente de vraies statistiques. En parlant de la vasectomie, elle balance : « Le partage de la contraception, c’est comme si tous les hommes avaient un flingue et qu’on reproche aux femmes de ne pas avoir de gilet pare-balles. »