C'est en se promenant le soir, place Flagey et en entendant la diversité des langues parlées que l'auteur éthiopien et érythréen Sulaiman Addonia a eu l'idée d'un festival pour rendre hommage à la multiculturalité de sa ville d'adoption.
Asmara-Addis Literary Festival (In Exile) : littérature sans frontières
"Ce sont des langues qu'on entend dans les rues mais très rarement dans les institutions culturelles." Pour la troisième édition du festival Asmara-Addis Literary Festival (In Exile), 60 auteurs, parlant 17 langues, sont invités dans trois lieux.
Au cours d'un "Lecturathon", une dizaine d'entre eux liront leurs textes dans leur propre langue. "On ne doit pas tout traduire. On peut ressentir les langues comme on écoute une musique dont on ne comprend pas les paroles." On lira aussi des textes d'auteurs emprisonnés de par le monde pour avoir exprimé par la force des mots, leur liberté artistique. À côté des rencontres et des événements en salle, il y aura aussi une performance-promenade dans l'espace public qui commence par un texte en portugais devant la statue de Fernando Pessoa à Flagey, suivi entre autres d'un rap en wolof, de la prose en polonais, d'un conte en lingala, d'une histoire en urdu, de la poésie berbère, pour se conclure par un texte en west-vlaams devant le théâtre Molière.
L'édition de cette année est placée sous le signe de l'insubtilité. "Pendant la pandémie, les écrivains et les artistes ont pris l'habitude de privilégier la subtilité et la retenue. Il est temps de se libérer de ces contraintes et d'explorer le pouvoir de l'exubérance et de la provocation." Une soirée sera aussi consacrée à l'érotisme, au corps, à la liberté et à l'obsession. "J'aime écrire dans les cafés. J'ai été dans des quartiers très différents et j'ai découvert combien Bruxelles peut être une ville très érotique et très sexuelle."
ASMARA-ADDIS LITERARY FESTIVAL (IN EXILE)
29 > 31/5, Théâtre Mercelis, www.asmaraaddisfestivalinexile.com
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