Entre les deux guerres mondiales, Berlin a été le creuset de mouvements artistiques qui ont défini le siècle et sa modernité. Les Musées des Beaux-Arts nous ramènent au cœur de la ville des extrêmes.
'Berlin 1912-1932 + Cabaret-Philo': Un nouveau départ
Peu de villes européennes ont connu au vingtième siècle autant de bouleversements politiques, économiques et sociaux que Berlin. Pendant deux décennies, entre 1912 et 1932, la capitale allemande a aussi été le creuset d’une création artistique novatrice qui s’est nourrie de la ville autant qu’elle a tenté de lui résister. C’est cette aventure que nous raconte la grande expo de rentrée aux Musées des Beaux-Arts.
Tout a commencé avant la première guerre avec les collectifs d’artistes Die Brücke et Der Blaue Reiter qui allaient participer à la naissance de l’expressionnisme. Ce mouvement radical va tordre les perspectives du classicisme bourgeois et représenter ces corps effervescents et anguleux sur les trottoirs bondés de la grande ville comme dans les toiles de Kirchner ou Jakob Steinhardt.
Puis vient Dada, qui dynamite les codes de l’art de la représentation avec les collages de John Heartfield ou de Raoul Hausmann. Les observations cruelles de George Grosz, qui dessine avec férocité la ville duale, ou l’enfer de Max Beckmann, qui fixe la violence et le chaos de l’après-Première Guerre, dressent un portrait sans fard de leur époque.
Il y a aussi le Berlin que viennent visiter les artistes belges comme Victor Servranckx ou Pierre-Louis Flouquet, le Berlin des cinéastes, des architectes et des photographes, qui composent la symphonie d’une grande ville tournée vers le futur et le progrès des masses. Puis vint la crise de 1929, les billets d’un million de marks et l’art iconoclaste qui prospérait comme une mauvaise herbe dans les marges pour devenir aux yeux du pouvoir un art dégénéré. C’est la fin provisoire des utopies.
Les artistes se replient sur un art de l’intime comme le beau nu allongé de Max Beckmann ou peignent la métaphore de l’horreur à venir avec Les Chambres noires de Karl Hofer, qui comparait les artistes à un sismographe qui pressent le malheur.
Cette capacité à pressentir les tremblements de la société, c’est tout l’objectif du Cabaret-Philo qui, à l’image de leurs prédécesseurs berlinois, présentera un passionnant programme de musique, performances, débats, danse, workshops, happenings, poésie, cinéma et lectures-spectacles qui feront le lien entre les questions d’hier, les artistes et les réponses d’aujourd’hui.
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