L’américain Sterling Ruby propose à Bruxelles chez Xavier Hufkens et chez Pierre Marie Giraud des pièces récentes de son impressionnante production où la couleur, les matières et les formes vibrent d’une énergie à combustion lente.
Trois facettes de Sterling Ruby
Sterling Ruby est un de ces artistes stars qui font le buzz de la scène artistique américaine. C’est surtout un boulimique de travail et de création. Dans son gigantesque studio qui s’étend sur deux hectares aux abords de Los Angeles, il réalise ses peintures grand format, mobiles, céramiques, sculptures, vidéos et même une ligne denim en collaboration avec Raf Simons.
Et quand il rentre chez lui, c’est pour encore faire des dessins et collages petit format. Cet automne, il est présent à Bruxelles pour montrer trois facettes de son travail, chez Xavier Hufkens et chez Pierre Marie Giraud pour les céramiques.
WIDW rassemble des peintures grand format où la couleur éclate sur des toiles architecturées par des collages de bouts de carton, de tissus et de bois que l’artiste récupère dans son atelier. Comme les expressionnistes abstraits, Sterling Ruby travaille au sol, arpentant ses toiles de ses Nike Air maculées.
Il passe d’une pièce à l’autre ajustant les compositions et l'intensité des couleurs, mû par une nécessité intérieure qu’il ne juge pas utile d’expliquer. « Mon travail peut obéir à plus d’une règle. Il peut saisir et garder une idée, mais il ne doit pas nécessairement la communiquer. Il peut aussi agir sur un plan purement formel, » expliquait l’artiste dans une interview.
Au cœur de ses compositions, il y a souvent une zone de couleur pure, rouge orange, noir ou jaune comme un noyau atomique prêt à exploser. La matière est épaisse, même grumeleuse par endroits. Des montants de carton repeints structurent la toile comme pour empêcher les couleurs de se répandre et de se refroidir.
Flux Suspendus
DRFTRS accueille des plus petits formats. Dessins, griffonnages, peintures et collages s’y mêlent comme dans un flux semblable au flux de la pensée, avec ses à-coups, ses moments de pause et ses moments de rage. Des mots apparaissent griffonnés sur des bouts de papier découpés.
Bien plus que dans les peintures, on est en prise directe avec la société, ses violences et ses angoisses. Les paysages sont dramatiques. Les couleurs brouillées sont celles de la confusion. On est dans un moment de suspension après l'explosion, le moment où les pigments flottent. En bas d’un dessin apparaissent les mots « Helter Skelter ». Des Beatles à Charles Manson, la référence n’est pas innocente.
De l’innocence étourdie au chaos paranoïaque. Sterling Ruby ne veut pas choisir. Il y a dans ces petites compositions comme l’imminence d’une apocalypse à l’écart de toute connotation religieuse, même si on y retrouve le symbole de la croix. Grandes ou petites, les compositions de Sterling Ruby ne traduisent peut-être que les ressorts désordonnés de l’esprit, animés de cette énergie frénétique, celle qui ne peut s’arrêter car elle est la pulsation même de la vie.
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