Pour sa septième édition, le Prix Pictet s’intéresse à tout ce qui redéfinit nos espaces de vie et nos paysages. Les œuvres des douze photographes finalistes sont exposées à la Fondation CAB.
Rinko Kawauchi
Lancé en 2008 par le groupe suisse Pictet, spécialisé dans la gestion de fortune et la gestion d’actifs, le Prix Pictet récompense une œuvre photographique qui met en évidence les enjeux du développement durable. Bruxelles et la Fondation CAB accueillent à leur tour les douze finalistes de la septième édition du concours autour de la thématique « Space » .
Sergey Ponomarev a photographié les migrants, foules hagardes entassées dans les camps de fortune sur les îles grecques, dans des voitures de chemin de fer, ou derrière les grillages d’une frontière, des images familières mais fortes d’un espace qui n’a plus rien d’une terre promise. Benny Lam a fait une série de photos plongeantes sur les espaces minuscules où vivent des familles à Hong Kong, disposant pour couvrir tous leurs besoins et leur intimité d’une surface équivalente à 57 feuilles A4. Saskia Groneberg s’est intéressée à la végétation des espaces de bureau, des plantes qui ont appris à survivre avec créativité et ténacité dans un espace contraint, parfois hostile.
Beate Gütschow recompose sur ordinateur d’étranges cités utopiques à partir de photos prises aux quatre coins du monde. Dans ces images, ces espaces censés refléter les idéaux fonctionnalistes et structurants du modernisme semblent sur le point de tomber en ruine comme rongés de l’intérieur par une faute originale. Sohei Nishino crée des cartes en assemblant des morceaux de photos prises aux cours de ses pérégrinations, une ville et un espace redessinés par la mémoire. Pavel Wolberg a réalisé une série panoramique sur les barricades qui séparent les populations et les espaces dans les conflits israélo-palestinien et russo-ukrainien. En redessinant le paysage, ses barricades reconditionnent l’identité sociale, politique et religieuse de ceux qu’elles séparent. Michael Wolf a fait des portraits des navetteurs tokyoïtes, le visage écrasé sur la vitre de leur wagon de métro. Comme en suspension dans un espace pompé de l’intérieur.
Richard Mosse, gagnant de cette édition, s’est servi de caméras thermiques utilisées dans les opérations militaires pour photographier les camps de réfugiés. Sur ces images, l’individu n’existe plus, il est anonymisé, dissout dans l’espace qui le contrôle et le « conditionne ».
> Prix Pictet : Space 8. > 30/6, Fondation CAB
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