Après avoir fait le tour de prestigieux festivals et raflé le prix du jury à Visions du Réel (Suisse), le second long-métrage de la réalisatrice bruxelloise Alexe Poukine déferle à Flagey avec la force du tsunami #metoo. Pas une mode, comme se fourvoient certains, mais une prise de conscience historique ayant permis à la parole de se libérer, enfin.
Cette délivrance des mots est au cœur du docu-fiction Sans Frapper. Alors que la caméra d’Alexe Poukine s’invite dans l’intimité (une chambre à coucher, un salon, …) d’actrices et acteurs ayant accepté de se mettre dans la peau d’Ada, jeune femme sexuellement violentée par un ami à l’âge de 19 ans, les fantômes de chacun ne tardent pas à refaire surface. #Metoo.
Qu’elles aient subi les abus ou qu’elles les aient infligés, rares sont les personnes s’exprimant devant la caméra (et c’est pareil pour les spectateurs) à ne pas s’identifier au traumatisme vécu par le personnage invisible (mais présent en chacun de nous) d’Ada.
Dans cet essai cathartique qui donne toute sa pertinence au reenactment, l’histoire de la jeune femme se mêle aux témoignages bouleversants des intervenants pour oser aborder la question du viol, l’ambiguïté sociale qui entoure la terminologie, les zones grises, les sentiments de honte et de culpabilité, le poids du trauma, le statut de victime, la notion de responsabilité,... Bref, parlons-en.
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