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Chaque semaine, notre radar détecte un projet artistique qui mérite toute votre attention. Aujourd'hui, c'est la pop ultra magnétique d'Aprile qui remporte les suffrages avec des mélodies infusées de bonnes vibrations. De quoi repenser l'avenir sans gaz ni électricité. Bienvenue dans l'ère des énergies positives.

L'arrivée du printemps coïncide avec le retour du beau temps. Pour la pop ensoleillée d'Aprile, la saison marque aussi une embellie. Après de longs mois de confinement et un tracé pour le moins tortueux, le projet imaginé par le chanteur belge Nicolas Donnay entrevoit enfin la lumière du jour avec From Heaven, un premier album qu'il dévoilera cette semaine sur la scène du Botanique. Avant de briller sous la boule à facettes de la Rotonde, l'artiste a toutefois pourchassé sa destinée contre vents et marées.

Fils d'un comédien professionnel et d'une institutrice maternelle, Nicolas Donnay se tourne vers la musique dès ses douze ans. "Pour mon anniversaire, j'avais reçu une guitare électrique", se rappelle-t-il avec des étoiles dans les yeux. "Dès que cet instrument est arrivé dans ma vie, je suis devenu Aprile. Il s'agit du nom de famille de ma mère. C'est un hommage à ses origines siciliennes, à mon ADN, mais aussi un clin d'œil aux étés de mon enfance, quand maman m'apprenait les paroles des grands classiques de la chanson française. À côté de ça, j'écoute aussi beaucoup de sons anglo-saxons." Pour éviter de choisir son camp, Aprile met à présent le cap sur un album bilingue. Quelque part entre l'anglais entendu chez les Australiens de Parcels et les bons mots piochés chez Matthieu Chedid (-M-), le chanteur imagine un univers discoïde, parsemé de paillettes soul-funk et de pop moderne.

SAUT D'OBSTACLES
En 2020, Aprile emballe ses premières compos sous la pochette d'un EP au titre prophétique. Publié quelques jours avant le début du confinement, Giving Up Time se voit en effet contraint d'abandonner du temps et de faire face à l'enfermement. "Mentalement, c'était compliqué", confie Nicolas Donnay. "Parce que cette sortie marquait la fin d'une relation toxique avec un gros label : une major qui m'avait promis monts et merveilles pour, finalement, me laisser tomber. Je vivais donc la sortie du EP comme une libération. Mais la pandémie est passée par là…" Dans l'impossibilité de défendre ses chansons sur scène, Aprile en compose alors de nouvelles. "J'ai surmonté toutes mes frustrations", assure-t-il. "Désormais, je suis beaucoup plus indépendant et sûr de mes forces. J'ai appris à franchir les obstacles, à lâcher prise, à me rapprocher du bord pour mieux sauter. Dans mon métier, il faut oser, accepter les changements et prendre des risques."

À cet égard, le nouveau From Heaven semble avoir tiré des leçons du passé. Album super cool et détendu, l'ouvrage exfiltre ses démons via des nappes synthétiques colorées et sucrées à souhait. Des chansons à glisser entre les oreilles des fans de Jungle ou Metronomy. "Ici, l'idée est de tendre vers le beau, la sérénité et la joie", indique le patron des opérations. "Dans mon parcours, je me suis trop souvent imposé des contraintes et des objectifs rédhibitoires. Alors que, dans les faits, il suffit d'inverser son mode de pensée pour se faire du bien et avancer." Engagé sur la route du succès, Aprile diffuse désormais des bonnes ondes. En flux continu.

APRILE : FROM HEAVEN
Sortie le 22 avril (chez Colligence/Wagram)
14/4, 19.30, Botanique, www.botanique.be