Nouvelle sensation de la scène jazz bruxelloise, Commander Spoon rénove l’ADN du genre en juxtaposant le meilleur de quatre instruments. Contrebasse, batterie, guitare et saxophone explorent ici d’autres possibilités. Mais contrairement à ce que la musique laisse entendre, l’union de ces forces vives découle de l’envie de former un quartet dans sa forme la plus traditionnelle.
Commander Spoon: le jazz dans le force de l'âge
« C’est lié à notre formation. Nous sommes tous passés par le Conservatoire, » indique le batteur Samy Wallens. « Disons que nous utilisons une orchestration classique pour imaginer une musique atypique, » poursuit Pierre Spataro, saxophoniste et cerveau des opérations.
Pétrie de soul, d’influences éclectiques et d’échardes électriques arrachées au cœur de la scène hardcore de Washington D.C., la proposition de Commander Spoon s’est esquissée en douze mois sur trois enregistrements. Dernier volet d’un triptyque entamé en avril 2018, le nouveau Facing fait suite aux EP’s Introducing et Declining.
« Ces titres font directement référence à l’œuvre de Miles Davis, » révèle Pierre Spataro. « En 1955, le musicien souhaitait changer de label. Mais il était tenu de respecter un contrat qui prévoyait encore quatre albums. Pour se défaire de cet engagement, il a claqué quatre enregistrements en un an : Cookin', Relaxin', Workin' et Steamin' with the Miles Davis Quintet. »
Clin d’œil à l’histoire du jazz, l’anecdote souligne aussi la dynamique du groupe. « Avec Commander Spoon, nous travaillons dans l’instant, sans tergiverser. Nous cherchons à créer une musique vivante, spontanée. En un an, nous avons présenté le projet tout en le créant. »
Quand on donne de la bonne bouffe aux gens, ils mangent bien.
Récemment, le nom de Commander Spoon affleurait également au casting de Jazz Cats, une compilation élaborée avec passion par le DJ, curateur et programmateur radio LeFtO. « Ce disque a donné une crédibilité quasi immédiate à notre projet, » affirme Samy Wallens. « Sans ce coup de pouce de LeFtO, nous aurions certainement dû cravacher bien plus longtemps dans l’ombre. En voyant notre nom sur sa compilation, de nombreux observateurs ont directement pris notre proposition au sérieux. »
Dans la lignée d’Alfa Mist, BadBadNotGood ou Kokoroko, le quatuor bruxellois est en train d’imposer sa vision du jazz. « Depuis des années, nous sommes à fond dans la musique instrumentale improvisée. C’est notre truc. Avec l’arrivée de Kamasi Washington et des différents projets de Shabaka Hutchings, les jeunes se sont reconnectés au jazz. Comme quoi, tout est une question de qualité. Quand on donne de la bonne bouffe aux gens, ils mangent bien. C’est exactement la même chose avec la musique. » Celle de Commander Spoon se déguste avec sagesse. Mais sans modération.
COMMANDER SPOON 22/5, 20.00, Atelier 210
COMMANDER SPOON 24/5, 20.00, Place de la Chapelle
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