L’année dernière, le public découvrait avec émerveillement le théâtre novateur d’Ossama Halal. L’artiste syrien est de retour avec The Other Side of the Garden. Ou quand les contes pour enfants deviennent de sombres réalités.
Spot On: Ossama Halal et son théâtre pour conjurer la mort
Sois. « Koon », en arabe. « Sois heureux, sois fort, sois loyal (…). Sois toi-même ». Fidèle à son injonction fondatrice, la compagnie Koon, créée en 2002 à Damas par Ossama Halal, n’a jamais cessé d’être, d’incarner un théâtre intensément vivant, un théâtre où l’art et la vie se fondent et se confondent dans les espoirs et dans la douleur.
Au début du nouveau millénaire, dans la Syrie du clan Assad où le théâtre indépendant est mis hors d’état de subvertir, le Koon Theater Group est le premier à se livrer à une performance urbaine, à se produire en dehors des espaces conventionnels (sur les toits des immeubles, dans les tunnels,…) « pour établir une relation plus vitale et plus spontanée avec le public ».
Lorsqu’en 2011, les rêves de liberté syriens tournent au cauchemar, le théâtre vivant de la troupe Koon se met à traduire les réalités tragiques de ses membres et de leur entourage. Créer et s’exprimer sont autant de moyens de fortune pour combattre une douleur lancinante que rien ne semble vouloir calmer.
Depuis sa nouvelle base à Beyrouth, la troupe d’Ossama Halal, composée d’artistes syriens, libanais et français, évoque les chagrins du Proche-Orient et de l’humanité entière à travers des performances hybrides où les disciplines (danse, théâtre, musique live,...) se répondent et résistent ensemble.
Le sombre et haletant Above Zero se basait sur un poème de Bertolt Brecht pour explorer les effets insoupçonnés de la guerre et de l’enfermement sur les comportements humains. « Le bourreau et la victime sont en chacun de nous », nous disait Ossama Halal.
Dans sa nouvelle création The Other Side of the Garden, c’est le conte d’Andersen The Story of a Mother qui libère la parole, les sons et les mouvements des artistes. Le chagrin et l’insoutenable sentiment d’impuissance d’une mère, prête à tout pour sortir son fils du jardin des morts, font vivement écho aux pertes vécues par chacun des performeurs.
À la confrontation directe, Halal oppose un langage de la violence symbolique fait de tableaux puissants et imagés aux références poétiques, philosophiques et politiques. Un théâtre d’autant plus novateur qu’il exclue rôles principaux et de genre. « Tous les acteurs jouent le rôle de la mère, les femmes et les hommes ». On ne peut faire plus universel.
THE OTHER SIDE OF THE GARDEN
04/10 > 14/10, AR surtitré en FR,
Théâtre National
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