Besdnijdenis Kabra Farah Gams BRUZZ 1523

Excision: "Je ne suis pas en colère contre ma famille"

Helena Coen
© BRUZZ
06/12/2017

Dans la Région de Bruxelles-Capitale vivent environ 4.500 victimes de mutilations génitales. Kadra Farah de Djibouti a été excisée à l'âge de sept ans. «Ma famille l'a fait parce que c'est la meilleure façon de trouver un mari. »

Kadra Farah a été excisée quand elle avait sept ans. Elle est originaire de Djibouti. «Mon pays est encore plus petit que la Belgique, » rit-elle. Dans ce pays d'Afrique orientale, il est normal d'exciser les femmes. « Cela fait partie de notre tradition. »

Kadra avait 29 ans quand elle est venue en Belgique. «Je voulais des enfants, mais je ne voulais qu'ils soient excisés. » Ce n'est que récemment que l'excision a été reconnue comme un problème. «Quand je suis arrivée en Belgique en 2001, je ne savais pas que je pouvais demander l'asile parce que j'étais excisée. Je me suis alors inscrite en tant que réfugiée politique. »

Ce fut difficile de reconnaître l'excision: «Je l'ai accepté. Je ne suis pas en colère contre ma famille. Ils l'ont fait parce que c'est la meilleure façon de trouver un mari. » D'après leurs traditions, une femme excisée est une femme chaste et fidèle à son mari.

La Djiboutienne tire sa force de la sensibilisation de son entourage. « Chaque fois que je peux aider des femmes en racontant ce qui m'est arrivé, cela me donne de la force. Surtout quand je vois que mon entourage comprend qu'une femme non excisée a autant de valeur qu'une femme excisée. »

Des filles se font aussi exciser en Belgique, dit-elle. « Nous avons appris que certaines familles restent fidèles à leurs traditions et font exciser leurs filles ici aussi. Il est difficile de savoir de quelle famille il s'agit ou quand cela se produit. Personne ne me dit rien parce qu'ils savent que je suis contre et que je vais m'y opposer. »

Kadra communique encore avec sa famille à Djibouti. «J'ai encore des contact avec mes sœurs. Ma cousine la plus âgées est excisée, mais mes autres cousines ne le sont pas. » Lorsqu'on lui demande si elle pense que ses sœurs pourraient lui mentir, elle répond non avec fermeté. «Je crois mes sœurs. Mes autres cousines ne sont pas excisées. »

Elle a également fondé une famille. «Aujourd'hui, je suis très heureuse. J'ai un fils de huit ans et je suis mariée. Les Belges sont des hommes très bons. » (rires)

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