Les Molenbeekois retrouvent le calme : "On ne parle que du terrorisme"

A Molenbeek, la routine reprend ses droits, après l'arrestation de Salah Abdeslam, vendredi passé. Mais les événements ont affecté les Molenbeekois. Les élèves de l'école de Windroos et l'école francophone du quartier reçoivent un accompagnement psychologique. Leurs parents et les riverains en ont assez de l'attention médiatique négative.

Des équipes de télé nationales et internationales se trouvent devant la maison où Salah Abdeslam se cachait jusqu'à vendredi. Dans le quartier autour de la rue des Quatre-Vents, le calme est revenu, les enfants retournent à l'école. "Ma fille a peur d'aller à l'école", nous confie un parent. "Elle a dit qu'elle avait peur qu'il y ait à nouveau des terroristes, mais j'ai essayé de la rassurer."

Les enfants, parents et enseignants de l'école De Windroos reçoivent un accompagnement psychologique. Les enseignants peuvent aussi évoquer les événements en classe.

En colère

Après l'arrestation violente de vendredi, les riverains étaient soulagés, mais également en colère. Ils trouvent qu'ils sont visés par la télé nationale et internationale.

"On nous pointe du doigt. Toutes les chaînes internationales débarquent ici, et essaient de mettre en avant les côtés négatifs du quartier. Mais ce n'est pas la réalité", nous racontre un homme. "Il y a beaucoup de jeunes ici qui vont à l'université, et on ne parle jamais d'eux. Ils parlent uniquement de terrorisme", nous raconte un autre riverain.

Les politiciens locaux remarquent aussi ce ras-le-bol de la part des habitants. "C'étaient des mois très intenses. Les gens ont été assiégés par les médias internationaux, et je pense qu'ils en ont un peu ras-le-bol", explique le conseiller communal Jef Van Damme (SP.A). "Le vrai travail commence maintenant, il faut investir dans le futur des jeunes, pour éviter qu'ils suivent l'exemple d'Abdeslam."

Braderie

Les commerçants de Molenbeek craignent à nouveau une baisse de clientèle, comme après les attentats de Paris et les arrestations qui s'en sont suivies. Ils en ont aussi assez de toujours devoir se justifier. Malgré les événements de vendredi, les commerçants veulent mettre leur artère commerçante dans une lumière positive. Ils le feront à l'aide d'une braderie le 2 avril.