Dans les espaces feutrés et lambrissés de La Maison des Arts de Schaerbeek s’installe un dialogue surprenant entre des portraits puisés dans les collections communales et des œuvres contemporaines.
Jeux de miroirs à La Maison des Arts de Schaerbeek
On a confié à la plasticienne Myriam Louyest le soin d’organiser ce tête-à-tête entre passé et présent, organisé comme un intrigant jeu de pistes ou de puzzle. À l’entrée, on est accueilli par le double portrait officiel d’Albert et Paola par Dirk Braeckman. Surgis d’un passé récent, ils confirment leur caractère atypique dans l’œuvre tirée au noir du photographe gantois d’abord, et dans les codes des portraits royaux ensuite. L’exposition s’organise comme un parcours en chambres aux thématiques suffisamment larges pour autoriser tous les débordements.
Dans le petit salon, on surprend une conversation intime entre trois enfants. L’archer à la flèche de caoutchouc d’Hans Op de Beeck vise l’enfant grave et lumineux de Tom Callemin sous le regard d’un jeune garnement tiré à quatre épingles peint par Charles Goethals à la fin du XIXe siècle.Evelyne de Behr a transformé la bibliothèque en cabinet de curiosités. Cet autoportrait sensible, réalisé in situ, est une accumulation d’objets anodins ritualisés, savons en fin de vie, tissus figés dans le plâtre, minéraux en forme de cerveau ou carnets soigneusement rangés.
À l’étage, un chat court sur le palier. Puis, l’artiste argentin Juan Cañizares a installé sur le sol d’une chambre le décompte de ses souvenirs et des nôtres, à suivre en pointillé. Dans le dressing, la sage Lucette fixe le troublant buste androgyne de Maen Florin, entre chaperon rouge de l’espace et accessoire médical. Dans une autre chambre, le passé regarde le présent ou est-ce l’inverse ? Sophie Kuijken emprunte sa technique aux maîtres anciens pour un portrait inquiet qui semble flotter dans les limbes. Il y a un masque en tricot de Stephan Goldrajch face à la bouille impavide du commandant des sapeurs-pompiers volontaires, moustachu et casqué. Dans la chambre dédiée au travail, un surprenant plâtre de Jef Lambeaux où l’artiste se représente en musicien clochard ébouriffé. Comme collés aux murs par un invisible tourbillon, des photos tout en douceur et force intérieure de Pierre Liebaert ou Giancarlo Romeo. Qui sommes-nous ? La somme de toutes les parts.
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