1664 EXPO Anicka Yi2
Review
Score: 4 op 5

Anicka Yi: souvenirs d'un futur organique

Gilles Bechet
© BRUZZ
29/05/2019

Pour sa première exposition bruxelloise, Anicka Yi explore avec sensualité les frontières du vivant et de l’organique dans de troublantes compositions symbiotiques qui questionnent notre relation avec l’environnement.

Artistes et scientifiques partagent une passion pour l’inconnu, même s’ils ne suivent pas le même objectif ni les mêmes méthodes. Depuis longtemps, les uns et les autres témoignent d’une fascination mutuelle. Par sa liberté de création, l’art peut se permettre de répondre par l’imaginaire, les formes et la matière aux questions que nous pose le monde d’aujourd’hui et ses transformations.

Artiste américaine d’origine coréenne, Anicka Yi est fascinée par les processus biologiques et par l’intelligence artificielle. Son travail artistique pour lequel elle collabore souvent avec des scientifiques a été qualifié par certains de bio-fiction.

L’installation qu’elle présente au rez-de-chaussée de la galerie Gladstone parle directement aux sens, distillant un léger sentiment de menace. On dirait des lampes en papier parcheminé suspendues à des hauteurs différentes diffusant une douce lumière.

Et puis il y a ce bourdonnement discontinu et l’ombre du vol d’un insecte prisonnier. Sauf que tout cela est faux. La pellicule qui couvre les lampes est réalisée à partir des feuilles de kelp, une algue géante du Pacifique et l’insecte qui semble tourner inlassablement est une création électronique. Tout le travail d’Anicka Yi s’emploie à brouiller les frontières entre l’organique et le technologique, l’artificiel et le vivant.

1664 EXPO Anicka Yi

À l’étage, l’artiste présente d’étranges compositions au titre énigmatique qui semblent provenir d’un cabinet de curiosités du futur. Les formes, inspirées par des éléments organiques, minéraux ou cellulaires sont accrochées comme des bijoux précieux sur un fond de tissu noir. Contre toute attente, ce rébus organique ne nous inspire aucune répulsion, mais nous émerveille par sa délicatesse et sa précision.

Les deux pièces qu’Anicka Yi appelle des bioréacteurs font penser à de fins aquariums suspendus au mur. Des algues à la chevelure d’un vert diaphane flottent et caressent des structures en matières synthétiques immergées dans ce bouillon artistique peuplé de micro-organismes qui doivent être régulièrement filtrés.

Au fond de la pièce, comme le monolithe de 2001, l’Odyssée de l’espace, une sculpture noire comme une tranche d’un matériau fissuré venu d’ailleurs. Sa surface lisse est parcourue par l’œil rouge d’un faisceau laser qui la replace dans le présent. Réalisée dans une mousse de haute densité et couverte d’une peinture uréthane, l’œuvre se dresse comme une porte entre deux mondes à explorer.

ANICKA YI: WE HAVE NEVER BEEN INDIVIDUAL > 15/6, Gladstone Gallery

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