Dans sa première exposition monographique, l’artiste belge Benoît Platéus présente un large éventail d’œuvres qui, par la nature du médium ou du traitement graphique, révèlent l’étrangeté et l’ambiguïté de notre environnement quotidien.
Benoît Platéus: Platéus le révélateur
Benoît Platéus a conçu son exposition rétrospective au Wiels comme un paysage et comme un dialogue. Il n’y a pas de sens privilégié pour parcourir les différentes salles. À la logique chronologique, l’agencement des œuvres préfère celle des rapprochements entre les époques. Du coup, des proximités formelles ou thématiques apparaissent. Benoît Platéus n’est pas l’homme d’une seule technique ou d’un seul média. Photographie, peinture, dessin ou installation, l’artiste n’a pas envie de choisir.
De cette œuvre intuitive et protéiforme se dégage un sens affirmé de l’image et de la composition. Ce qui s’explique peut-être par son attachement au dessin, qu’il pratique quotidiennement, comme une gymnastique de l'œil et de la main. Et puis, il y a aussi la transformation, la mutation d’images collectées qu’il manipule et transcende pour révéler une plasticité cachée.
Ici, il libère des planches de bandes dessinées d’un carcan de cases trop étriquées. Là, il rephotographie des photos de livres et magazines de cinéma en jouant avec la lumière ou la surexposition. Il y a quelque chose de l’ordre de la révélation comme dans la série de peintures Behind the scene où il a peint la face arrière des affiches de cinéma de série B dans des aplats pastel abstraits comme s’il travaillait sur un squelette invisible.
La trace encore, celle des empreintes récoltées sur les poteaux télégraphiques de Los Angeles où la mine de crayon a effleuré la rugosité du bois et le relief des agrafes qui retiennent les petits papiers offrants des services divers. La transformation se poursuit lorsqu’il agrandit et reproduit ces empreintes sur des grandes compositions abstraites auxquelles il donne le prénom de ses proches.
En photographie, le révélateur est le composé chimique qui fait apparaître l’image sur le papier. Benoît Platéus en fait l’objet d’une série de ready-made auxquels il donne le nom des films qu’ils ont permis de développer. Figés dans des bidons usagés, ces produits verts, rouges ou bruns sont comme le saint sang de l’image. Ils sont posés à même le sol dans la première salle au pied de grands collages. Comme pour retenir toute la toxicité des images et les laisser respirer.
BENOÎT PLATÉUS > 28/4, Wiels
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