Lady Gaga est-elle une bonne actrice? Bradley Cooper est-il un bon chanteur et réalisateur? Indubitablement. Même si A star is Born n’est pas la comédie musicale époustouflante que nous vend le battage médiatique.
Un musicien célèbre en butte à des problèmes d’alcool tombe sous le charme d’une talentueuse inconnue et lui ouvre les portes de la gloire. Leur amour survivra-t-il à son ascension fulgurante à elle, et à sa misérable dégringolade à lui?
Le film en est à sa quatrième version. En 2011, le projet était encore entre les mains de Clint Eastwood et Beyoncé. C’est finalement Bradley Cooper et Stefani Germanotta, plus connue sous le nom de Lady Gaga, qui furent autorisés à marcher sur les traces de James Mason, Kris Kristofferson, Judy Garland et Barbra Streisand.
Toute la question était de savoir si la diva de la pop Lady Gaga sait jouer la comédie et si son charisme de star n’allait pas disparaître en même temps que son maquillage, ses perruques et ses costumes fantaisistes. Aucun souci à se faire de ce côté-là. La seconde question existentielle était de savoir si Bradley Cooper, l’acteur de The Hangover et Happiness Therapy allait s’en tirer en tant que réalisateur débutant et être musicalement à la hauteur pour convaincre dans le rôle principal. Pari réussi.
Pour les deux artistes, un futur radieux semble se profiler à l’horizon. Au Festival de Venise et de Toronto, A Star is Born fut dressé au rang de classique instantané. De son côté, la presse américaine semble avoir épuisé tous ses superlatifs.
Mais A Star is born n’est pas le nouveau La La Land. Le début est prometteur mais tiré en longueur, l’acte final est précipité. Sans parler de la surdose mélodramatique.Les acteurs forcent parfois leur jeu pour évoquer les sentiments, rarement complexes, qu’il leur est demandé d’exprimer.
Cooper surestime l’authenticité de son film. Ça ne serait pas un drame si son personnage n’en faisait pas lui-même des tonnes à propos de l’authenticité. Et surtout, A Star is born flirte avec un dédain stérile pour la musique pop. Les ballades et le rock câlin des grands stades, abondement déversé sur le spectateur, ne sont pas si formidables que ça. Mais la moralité de l’histoire, c’est que la carrière d’actrice de Lady Gaga est lancée.
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