« Une attaque frontale qui vise le conformiste et le lâche qui est en chacun de nous. » C’est ainsi que l’artiste bruxellois Nicolas Michaux décrit « Parrot », le singulier single avec lequel il fait connaître son deuxième album, par ailleurs apaisant, Amour Colère.
Harmonie rustique et funk perroquet
« Écoutez les mots que le perroquet dit et essayez de les répéter », chante Nicolas Michaux dans « Parrot ». C’est de l’ironie sur un son quelque peu atypique pour l’auteur-compositeur-interprète et producteur bruxellois, mais c’est exactement dans l’esprit du temps. Le clip vidéo impertinent de Yoann Stehr souligne encore davantage sa pertinence. Son montage d’images d’actualité issues d’internet des manifestations de gilets jaunes, des écologistes, des sympathisants de Black Lives Matter et de MeToo est aussi haut en couleur que révoltant. Mais il colle parfaitement au groove funky.
Après « Harvesters » et « Retrouvailles », le single est déjà la troisième étape d’Amour Colère, le deuxième album solo de Michaux après À La Vie À La Mort qui remonte à quatre ans. Il n’y avait qu’un seul titre anglais dessus. Sur le nouvel album, l’équilibre a été rétabli. Ce qui n’est pas nouveau. Avec Été 67, le groupe que le chanteur a fondé en 1998 à Esneux, il chantait déjà des chansons en anglais.
Aujourd’hui, il partage son temps entre Bruxelles et l’île danoise de Samsø, où il séjourne avec sa compagne et leur fille de quatre ans et où il a écrit les chansons du nouveau disque. Ce n’est pas étonnant. Lors de la sortie de son premier album solo, il disait déjà que les voyages et le chaos urbain lui prenaient beaucoup d’énergie et qu’il préférait travailler au calme sur ses compositions.
Sur la chanson d’amour rêveuse « Harvesters » qui ouvre le nouvel album, il dépeint cette vie plus simple à la campagne. « Je m’intéressais alors à l’Ayurveda, la biologie védique traditionnelle », expliquet-il. « Une vision holistique de la vie, l’idée que nous sommes tous une proportion unique des cinq mêmes éléments qui composent l’univers, la rencontre du microcosme et du macrocosme : tout cela a joué un rôle dans le voyage spirituel qui m’a conduit à cette chanson. »
La plupart des autres morceaux dégagent également une simplicité quasi naturelle sur un lit de chanson folk et de country. Comme si le dandy postmoderne avait évolué en une version plus harmonieuse de lui-même. La paternité y est sans doute aussi pour quelque chose, ne serait-ce que pour se libérer des frustrations liées au monde cruel qui attend sa fille à l’aide d’une bonne dose de funk perroquet.
- Botanique, 31/10. Amour Colère sortira le 25 septembre sur Capitane Records.
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