Le gouvernement wallon rejette la nouvelle proposition européenne sur le CETA

Le gouvernement wallon a rejeté jeudi soir la dernière proposition de la Commission Européenne au sujet du traité commercial entre l'Europe et le Canada (CETA). Le ministre-président wallon Paul Magnette (PS) a déclaré que le Canada, plus que certaines instances européennes, reste ouvert à des négociations autour de certains sujets. C'est dans ce cadre que Magnette a rendez-vous avec le ministre du Commerce canadien ce vendredi matin.

"Pour le Canada, il reste encore des marges de négociation, et le pays reste ouvert à la discussion sur certains points, davantage d'ailleurs que les autorités européennes et que certains États membres de l'UE", a déclaré Magnette après la réunion de son gouvernement à Namur.

"Il y a eu récemment de réels progrès, mais cela reste insuffisant", ajoute le politicien.

M. Magnette est attendu vendredi à 09h30 devant le Parlement wallon pour s'expliquer. Avant cela, il rencontrera la ministre canadienne du Commerce Chrystia Freeland, avec qui il s'est déjà entretenu plus tôt cette semaine. Il aura également des contacts avec la Commission européenne, le Conseil européen et le gouvernement fédéral belge, "afin d'explorer toutes les possibilités."

"Le Canada est prêt à nous donner plus de temps, c'est surtout le Conseil européen qui veut nous lier à un ordre du jour», déplore le vice-président du CDH au Parlement wallon, Maxime Prévot, qui fait surtout référence au Président du Conseil Donald Tusk. A ses yeux, il est peu probable qu'il y aura un résultat positif.

"Utiliser la pression du temps contre nous ne fonctionnera pas», a prévenu Paul Magnette.

M. Magnette a reçu jeudi une lettre du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avec les progrès atteints par les organismes internationaux au cours de ces derniers jours. Cependant, la Wallonie doute encore de la valeur juridique des documents les plus récents, du mécanisme de l'arbitrage et de la façon de veiller à ce que les entreprises non-canadiennes n'utilisent pas le CETA pour profiter de cet accord.