Les éditions turque et néerlandaise du journal Zaman continueront de paraître à Bruxelles. En Turquie, le journal a été placé sous la surveillance des autorités. Mais chez nous, les journalistes continuent comme avant. Même s'ils sentent la pression monter.
La rédaction bruxelloise de Zaman au sujet de la mise sous tutelle du journal turc :"La communauté turque nous prend aussi ici pour des espions"
A la rédaction bruxelloise du journal Zaman, l'on est choqué que le journal ait été mis sous tutelle par le gouvernement turc. "Le gouvernement bloque toutes les informations de la société mère, nous n'y avons plus accès. C'est donc à nous de trouver tout le contenu. Cela fait beaucoup de travail en plus, mais on ne lâche pas."
Zaman est le plus grand journal de Turquie. Il paraît une fois par semaine en Belgique, en turc et en néerlandais. La mise sous tutelle du journal est liée au fait que le journal est très critique de l'approche autoritaire du président Erdogan. Les juges sont dans son sillage, et le rédacteur en chef Oztürk s'en inquiète.
"On ne peut pas parler d'un état de droit sans liberté de presse, si les gens sont poursuivis pour avoir exprimé leur opinion. Et la justice n'est plus impartiale."
Europe
L'Europe a besoin de la Turquie afin de trouver une solution à la crise des réfugiés, et cela explique la faible réaction de l'Europe suite à la mise sous tutelle de Zaman. Alors que les journalistes espéraient que la Turquie devienne plus démocratique après le rapprochement avec l'Europe.
"Si l'Europe leur tourne le dos, c'est très grave. La foi en l'Europe en tant qu'unité de démocratie, de normes et de valeurs n'est plus présente."
Traîtres de la république turque
Malgré tout cela, le président Erdogan continue à être populaire parmi les Turcs de Bruxelles. Par le biais de la page belge du parti d'Erdogan, des journalistes comme Mete Oztürk sont mis sous pression. Sa photo y est publiée avec la légende suivante: "Ennemi connu de la république turque en Belgique".
Dans le quartier turc autour de la chaussée de Haecht, les réactions sont mitigées. Certains sont d'avis qu'il faut à tout prix maintenir la liberté de la presse, d'autres restent loyaux envers Erdogan.
"En Turquie, nous sommes considérés comme un journal qui tente de faire un coup d'état, on nous considère comme des traîtres", nous explique Oztürk. "Cela a aussi des conséquences pour la communauté turque en Belgique. Ils commencent à nous prendre pour des espions du Mossad ou de la CIA au lieu de nous considérer comme des journalistes critiques."
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