Dans Come Closer, la photographe basée à Bruxelles Dinaya Waeyaert fait bien plus que de conserver les traces de son histoire amoureuse avec Paola. Elle provoque chez le.a spectateur.rice une bouleversante nostalgie du présent.
You may also like: Dinaya Waeyaert
« J’ai commencé à la prendre en photo le jour où je l’ai rencontrée.» Dinaya Waeyaert fait la connaissance de Paola alors qu’elle se mêle à son groupe de potes «un peu par hasard ». À l’époque, la photographe finalise un livre autoédité renfermant une collection de portraits pris sur le vif de ses ami.e.s proches: l’album de famille d’une jeunesse en quête de lumière.
Pour Dinaya Waeyaert, fabriquer des traces visuelles de son entourage est un geste instinctif qu’elle fait remonter à l’adolescence, bien avant qu’elle n’entame ses études d’art au KASK à Gand. Alors lorsque Paola fait irruption dans sa vie, la photographe appuie sur le déclencheur. Un peu comme si son œil avait anticipé l’attraction naissante entre les deux femmes. «Et puis nous sommes tombées amoureuses », dit Dinaya Waeyaert. Paola ne tarde pas à devenir le centre de ses pulsions photographiques. « Prendre des images, c’était une manière de l’observer. »
COULEURS CHAUDES
Le projet Come Closer témoigne de l’intimité des deux amantes et de la manière dont le medium photographique intervient, non pas seulement pour conserver les traces d’une passion amoureuse, mais aussi pour la sublimer. « Je prends des photos quand on se sent bien. Lorsque nous sommes à deux dans le lit, juste avant de s’endormir ou le matin au réveil. J’aime la douceur de ces moments. Je photographie aussi beaucoup lorsque nous sommes en voyage, en Italie par exemple, d’où vient Paola. »
La force des images argentiques granuleuses, aux couleurs chaudes et rêveuses, de Dinaya Waeyaert réside sans doute dans leur capacité à anticiper la nostalgie qu’elles provoqueront un jour, aussi lointain soit-il.
Come Closer se décline sous la forme d’une exposition à découvrir (aux côtés des travaux de Renée Lorie et Joselito Verschaeve) à la galerie L’Enfant Sauvage, d’un livre prochainement publié aux Editions dienacht ainsi que d’un court-métrage.
On y trouve des photographies évidemment, mais aussi des traces écrites de la romance des deux jeunes femmes, produites, cette fois, par Paola. Comme de très touchants mots d’amour gribouillés sur un bout de papier toilette ou un mouchoir. «Lorsque j’ai commencé ce projet, je disais à Paola que moi j’étais la photographe et elle, ma muse. Mais cette relation a un peu changé », dit Dinaya Waeyaert. « Paola s’est retrouvée à donner forme au projet tout en étant devant l’appareil photo et moi derrière. Sans parler, mais simplement par son comportement, elle s’est imposée dans le récit photographique. Et c’est quelque chose qui me plaît beaucoup. »
Read more about: Expo , photographie , amour , Dinaya Waeyaert , L'Enfant Sauvage , Bruxelles