Au MIMA, onze artistes de tous horizons ont ouvert les cages de leur imaginaire pour dresser avec leurs avatars animaliers un portrait pop et irrévérencieux de notre époque.
ZOO - Finsta: Popembeats
Une nouvelle exposition au MIMA, c'est à chaque fois un saut dans l'inconnu et dans le familier. Il faut dire qu'au fil des expositions, on retrouve des artistes qui, bien que très différents, partagent souvent les mêmes références dans les cultures et sous-cultures populaires, mais aussi la même liberté de créer en dehors des clous. Programme copieux pour cette nouvelle livraison qui rassemble pas moins de onze artistes, issus des quatre coins du globe, et qui, comme le titre l'indique, s'amusent à titiller l'humanité du XXIe siècle sous son masque animal.
L'installation de Finsta est un sas qui donne accès à un autre monde. Murs, sols et plafonds de sa salle du trône sont couverts de frises d'animaux goguenards. L'artiste suédois, et c'est une caractéristique de la plupart des invités, passe sans effort de la galerie à la rue, du salon de tatouage au bureau de graphiste, sans créer de hiérarchie entre ces différentes facettes de la culture urbaine. En habillant ses personnages cartoonesques d'une touche picturale néo-expressionniste très gestuelle, Rhys Lee casse les codes et explore de nouveaux territoires. L'influence cartoon et BD est une seconde nature chez la plupart de ces créateurs.
Ce sont les comics underground chez le vétéran Todd James pour dénoncer le complexe militaro-industriel et la dépendance au pétrole. C'est une nostalgie iconoclaste pour les cartoons vintage chez Pablo Dalas et son impressionnant mural où des animaux difformes s'entassent les uns sur les autres comme s'il fallait remplir chaque centimètre carré de l'espace dans une déformation obèse du trop-plein de consommation. Les petits formats en noir et blanc de Ryan Travis Christian semblent extraits de cartoons oubliés sur l'étagère d'un producteur en faillite, mais à y regarder de plus près, ils dénoncent des travers bien d'aujourd'hui. Faussement naïf, Laurent Impeduglia, seul belge de la bande, offre un joyeux carambolage du carnaval et des jeux d'arcade.
Le parcours se termine avec la Lituanienne Egle Zvirblyte qui en met plein les mirettes et les écoutilles avec son temple à la sexualité hédoniste féminine. De quoi faire la fête, en se sentant un peu moins bête.
ZOO
> 30/8, MIMA, www.mimamuseum.eu
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