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GetUp StandUp | STRIKE

Au MIMA, 400 affiches, objets et installation font revivre par l’image les mouvements contestataires qui ont bouillonné de 1968 à 1973. Une expression brute, spontanée et collective qui trouve écho dans des thématiques et indignations toujours sensibles aujourd’hui.

Les événements de 68 marquent un basculement dans l’expression de la contestation. Témoins de cette agitation politique et sociale, les affiches sont toujours là, leur mémoire ne vacille pas et leur discours n’a pas changé, contrairement à ceux de certains des protagonistes. Jusque-là, presque toujours liée au discours du pouvoir, l’affiche devient par la généralisation de la sérigraphie, un moyen d’expression rapide, souple et (relativement) peu cher. En une nuit, un slogan et une image peuvent être démultipliés en une centaine d’exemplaires prêts à être placardés sur les murs d’une ville pour y accrocher le regard de milliers de passants. Les affiches qu’expose le MIMA ont été puisées dans la collection de Michaël Lellouche qui a lui-même sélectionné les 400 pièces les plus marquantes.

Certaines sont connues et attendues, mais la plupart sont complètement inédites. Le grand mérite de Get Up, Stand Up!, c’est de dépasser les murs de Paris, et même de la France, pour embrasser les différents pays et continents balayés par la fièvre contestataire qui a explosé en 1968. Pour garder une certaine cohérence, le curateur s’est volontairement limité aux années 68-73 qui marquent l’épicentre du mouvement, sa pureté originelle en quelque sorte, avant qu’il ne change de nature. Les deux autres garde-fous étaient, d’une part, de ne prendre en compte que les affiches issues de la société civile et ensuite d’écarter les mouvements violents ou terroristes en se focalisant sur la contestation « positive ».

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GetUp StandUp | hell NO

Twitter avant l’oiseau bleu

Sans effet inutile, les affiches sont mises, côte à côte, rassemblées par thématiques assez logiques. La contestation parisienne, Berkeley, les dictatures extra-européennes, les protestations contre la guerre du Vietnam, le mouvement féministe, les luttes des minorités noires et indiennes ou les débuts de l’écologie se succèdent et se répondent. Dans ce grand puzzle, on peut s’attarder sur une affiche individuelle, son slogan, son graphisme ou chercher les correspondances et différences avec une autre affiche traitant du même thème. Comme une respiration au milieu de cet all-over de la contestation, on a l'installation créée par Julio Le Parc en 1969. Avec ses punching-balls ornés des figures du pouvoir, le patron, le général, le politique mais aussi l'intellectuel ou l’artiste, pas besoin même d'enfiler les gants pour se défouler.


Familières par leurs thématiques, les affiches deviennent lointaines quand elles se réfèrent à un événement peu connu ou oublié. Certains voient dans ces cris imprimés de la société civile, la préfiguration de twitter. Si les affiches partagent avec les messages de l’oiseau bleu une même spontanéité, celle-ci était passée au tamis de la maturation graphique et artisanale. Michaël Lellouche veut y voir, pour sa part, un message positif. « Si des gens supposés être spectateurs deviennent des acteurs et si l'indignation se manifeste par des actions, alors on peut faire bouger les choses. »

> Get up, Stand up > 30/9, MIMA

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