« Cet ustensile sert à guérir les coeurs brisés », voilà l’inscription que Keire a gravée sur son skateboard. Le jeune Américain a grandi dans la désolante ville de Rockford dans la Rust Belt américaine. Pour lui et son pote Zack, le skateboard est une échappatoire, une identité, un repère qu’ils ne trouvent pas dans leur famille.
Ils ont connu des relations difficiles avec leurs pères violents. Keire galère en tant que plongeur dans un restaurant. Zack doit apprendre à être un jeune père mais préfère continuer à faire la fête. Le documentaire Minding the gap est poignant par l’authenticité et la sincérité des personnages. Bing Liu, qui réalise ici son premier documentaire, est skateur lui-même et filme ses amis qui deviennent adultes.
Le skateboard lui permet de faire le portrait social d’une classe, d’une race et d’une masculinité au XXIe siècle. Liu pose des questions directes et se filme lui-même lorsqu’il demande à sa mère si elle savait que son beau-père le frappait. Les plans de panneaux publicitaires et de rues vides, où il ne subsiste que les griffes dans le béton et l’acier faites par les skateurs, sont très symboliques.
« Je n’ai rien atteint de ce que je voulais atteindre dans la vie », nous dit Zack, déçu, à la fin du film. Liu épate avec son documentaire cru et émouvant à la Larry Clark, tout en évitant les clichés d’un magnifique kick-flip.
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