Francesco Merlin a 35 ans et est originaire de Padoue. Il y a 10 ans, il est venu passer l'été chez sa soeur à Bruxelles. Il y habite depuis lors. Son métier : jardinier dans les jardins des eurocrates bruxellois.
Après avoir fait des études d'agronomie, Francesco ne sait pas très ce qu’il veut faire. Il a du temps libre et décide d’aller rendre visite à sa sœur, qui vit à Bruxelles avec sa fille. Il prend des cours de français ici et trouve que Bruxelles est une ville agréable. «L'idée de travailler ici dans la lignée de mes études est vraiment née à Bruxelles. »
«Travailler comme un fou, pour moi-même»
Francesco est maintenant jardinier et paysagiste. Au début à Bruxelles, « on lui claque souvent la porte au nez », dit-il. En plus de l’italien, il ne parle qu’un anglais approximatif et les gens d’ici lui disent qu'il n’arrivera à rien sans le français et le néerlandais.
Francesco se rappelle qu’il a été surpris par le cosmopolitisme de Bruxelles. « C’était bizarre de sortir avec des gens qui parlaient quatre ou cinq langues, presque en même temps. » Il considère maintenant que c’est un grand avantage de Bruxelles. Il ajoute cependant qu’il ne comprendra jamais la ligne de démarcation entre les Flamands et les francophones.
Après deux ans passés à Bruxelles, Francesco retourne en Italie pour un emploi. Cela ne dure que trois mois et il est mal payé. «J’ai eu un déclic», explique Francesco. «Si je dois encore travailler comme un fou, mieux vaut le faire pour moi-même. » Francesco décide de s’installer de façon permanente en Belgique.
Francesco voit une différence frappante entre Bruxelles et les villes italiennes dans une hiérarchie sociale plus ou moins présente. Il est un jardinier et peut aller boire un verre ici avec les employés des institutions européennes. Cela n’arrivera pas de sitôt en Italie. Ces apéros procurent beaucoup de travail à Francesco. Une grande partie de sa clientèle est constituée d’expatriés européens à Bruxelles et dans les environs.
«Mon travail va bien grâce à Dieu et aussi à moi-même», dit Francesco. Mais le temps ne facilite pas les choses. En tant que jardinier en Belgique, on ne peut pas faire de projets plus de trois jours à l'avance, et souvent, même quand le soleil est annoncé, cela tourne mal, a constaté Francesco comme tout Belge qui se respecte.
Bruxelles = maison
Francesco a eu deux fois une relation avec une femme belge. Il observe, sans vouloir tomber dans les clichés ou généraliser, que « la femme belge est très calme. Nous, les Italiens sommes plus nerveux. Je pense aussi que les Belges aiment cela chez nous. » Pour le reste, Francesco n'a pas remarqué de grandes différences.
«Je suis italien, jusque dans ma façon de parler et de bouger. Mais Bruxelles est ma maison », dit Francesco. Il raconte comment, il y a quelques années, il était en voyage et qu’il a eu le mal du pays. Il a réalisé que c’était Bruxelles qui lui manquait. «J’ai un peu perdu mes racines. Je ne pense pas que je retournerai un jour en Italie. »
L’adresse italienne préférée de Francesco à Bruxelles: «Je suis encore à la recherche d'une bonne pizza! »
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