Une année sans activités à la prison de Saint-Gilles

Len Buggenhout
© BRUZZ
06/12/2017
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Pas de sport, pas de visite à la bibliothèque et pas de formations. A la prison de St-Gilles, aucun activité collective n'est organisée pour les détenus depuis fin mai 2015. "On prive ces personnes de la possibilité de réintégrer la société", explique Jos Vander Velpen, président de la Ligue des Droits de l'Homme.

Les premières activités collectives au sein de la prison de Saint-Gilles à disparaître ont été les moments communs de sport, entre autres dans la salle de gym, et de pratique religieuse. Ensuite les cours et les formations pour les détenus et puis début juillet 2015,ce sont les visites hebdomadaires à la bibliothèque de la prison de Saint-Gilles qui ont été supprimées.

Pas assez de personnel pour tout assurer, avaient jugé les syndicats à l’époque déjà. Et la direction a été forcée de réduire le nombre des différentes activités, même si les prisonniers ont droit à ces loisirs conformément à la loi Dupont.

« En mars, les choses semblaient enfin rentrer dans l’ordre », dit Ineke Casier, président du comité de surveillance de Saint-Gilles. «Le ministre de la Justice Koen Geens (CD & V) avait promis 22 membres du personnel supplémentaires qui sont vite arrivés. Mais alors que le redémarrage des activités collectives était prévu, la grève actuelle a éclaté. »

Scandale

Le Président de la Ligue des droits de l’Homme Jos Vander Velpen parle d'un grave manquement aux droits de l'Homme. « Dans notre pays, la loi prévoit que la vie derrière les barreaux soit similaire à celle à extérieur de la prison, » dit-il.

«L'un des éléments fondamentaux pour préparer les détenus à la réinsertion dans la société est l’enseignement et une formation adéquate», poursuit Vander Velpen. « Ces personnes n’ont souvent aucune qualification et sont même parfois analphabètes. La prison doit être un lieu où les détenus peuvent évoluer et travailler sur eux-mêmes afin d’en sortir meilleurs. A la prison d'Anvers, par exemple, la bibliothèque est l'endroit le plus populaire, plus encore que la salle de gym. Cela en dit long. »

Son jugement est particulièrement sévère: «En retirant aux détenus leurs activités collectives, nous leur ôtons la possibilité de se réinsérer dans la société. »

Formations à l'automne

« La direction de la prison souhaite redémarrer les diverses activités de groupe à Saint-Gilles le plus rapidement possible», dit Bram Bresseleers, bibliothécaire à Saint-Gilles et responsable de la bibliothèque de la prison. «On projette de commencer avec les sports et les visites à la bibliothèque. » D’après Ineke Casier, les formations ne devront reprendre qu’à l'automne au plus tôt.

Jurgen Van Poecke, le directeur régional des prisons bruxelloises, n’a pas voulu se prononcer sur un calendrier précis.

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