Récompensé dans de nombreux festivals avant d’être consacré en septembre Meilleur Film international au prestigieux festival londonien Raindance, By The Name of Tania prouve encore une fois la complémentarité du duo gagnant de réalisatrices bruxelloises Bénédicte Liénard et Mary Jiménez (Le Chant des hommes). Dans ce docu-fiction poétique, construit à partir de dizaines de dépositions d’adolescentes sauvées des griffes de la prostitution forcée dans les régions minières du Pérou, une jeune fille se faisant appeler Tania (dont le sort résonne avec celui de son actrice Tanit Lidia Coquiche Cenepo) fait part de son témoignage au policier Ismael Vasquez Colchado (endossant son propre rôle).
Une parole douloureuse mais résiliente qui flotte doucement au-dessus des images, réactivant les souvenirs d’un passé traumatique sans jamais les matérialiser. Car By The Name Of Tania raconte sans jamais rien montrer. Et s’il montre, c’est à travers des évocations sensorielles (la jungle amazonienne, enchanteresse et dangereuse, en regorge) et des fables populaires faites de démons masqués et de chercheurs d’or qui exploitent sans vergogne les mines et les corps des jeunes filles. Si Tania fut un jour dépossédée de son corps, c’est en parlant qu’elle reprend possession de son destin, en son nom, et au nom de toutes les autres Tania.
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