Métiers d'hiver (4): vendeur de boules de Noël aux Plaisirs d'Hiver

Orysia Bokjo et son mari, tous deux d'origine ukrainienne, vendent des boules de Noël peintes à la main aux Plaisirs d'Hiver. Ce qui était né comme un hobby il y a quasiment vingt ans s'est transformé en véritable mini-entreprise avec trois employés pendant les mois d'hiver.

Les parents de Orysia sont ukrainiens, mais elle est née et a grandi en Belgique. Son mari est originaire d'Ukraine. Avec leurs enfants, ils habitent à Alsemberg mais pendant la période de fin d'année, ils sont toujours présent aux Plaisirs d'Hiver et au marché de Noël de Bruges (qui dure aussi plus de cinq semaines).

A la base de leur échoppe, l'envie d'entreprendre et un peu de nostalgie. "Les boules de Noël qu'on vend ici de nos jours ne sont plus de la même qualité qu'avant", nous raconte Orysia. "Nous achetons ces boules de Noël soufflées directement chez le fabricant en Ukraine, où elles sont aussi peintes à la main."

Mais à la base, il s'agissait d'un hobby. "Il y a environ vingt ans, nous avions commencé avec une hutte sur la Grand-Place. A cette époque, le Marché de Noël ne durait qu'un seul week-end. Tout était à petite échelle, aussi la manière de laquelle nous travaillions. Mais nous avons tout de même eu l'honneur de recevoir la visite de la Reine Fabiola !"

Une longue préparation
Cette année, l'échoppe de Orysia se trouve derrière la Bourse, devant l'église Saint-Nicolas. Son mari tient la filiale à Bruges. Mais comme les journées et les week-ends sont longs, ils engagent trois travailleurs temporaires: des dames à qui ils peuvent faire confiance, depuis le temps qu'ils travaillent ensemble, et qui parlent des boules de Noël avec la même entrain qu'eux.

Le reste de l'année, Orysia travaille comme traductrice indépendante, surtout pour des entreprises et pour les gens qui doivent faire traduire des documents. Son mari travaille comme ingénieur civil dans le secteur des transports. Mais les préparatifs pour le marché de Noël commencent déjà tôt.

Orysia: "En été, nous voyageons en Ukraine, pour rendre visite à notre famille mais aussi pour placer une nouvelle commande chez le fabricant. Nous le connaissons depuis des années, nous faisons aussi faire des boules de Noël sur mesure. Cela nous permet par exemple de vendre des souvenirs typiquement bruxellois, avec des peintures de l'Atomium et de Manneken Pis. C'est populaire chez les touristes."

En septembre et en octobre, elle s'occupe surtout de travail administratif. En novembre, le couple commence à penser à l'aménagement des échoppes. Et le travail ne prend fin qu'en janvier. Ils n'ont donc pas beaucoup l'occasion de fêter Noël. "Nous sommes aussi ouverts le soir du Réveillon de Noël et le 25 décembre. On ouvre une bouteille de champagne à la maison, mais on ne peut pas trop boire ou aller dormir tard, car sinon on ne tiendrait pas. Et pareil pour le Nouvel An."

Des touristes moins fortunés
Ce que Orysia apprécie beaucoup, c'est l'appréciation qu'elle reçoit de la part des clients. "Ils ne peuvent pas acheter de telles boules de Noël partout", dit-elle. "Il y a même des gens qui reviennent chaque année, spécialement pour notre échoppe." Le fait qu'elle soit toujours souriante dans sa hutte y contribue probablement.

Les touristes aussi s'arrêtent régulièrement à son échoppe. Et ils se plaignent parfois qu'on trouve trop de choses à boire et à manger aux Plaisirs d'Hiver, et trop peu de véritables articles de Noël. Mais le public a changé ces dernières années. "Maintenant, ce sont surtout des Espagnols et des Italiens qui passent", dit Orysia. "Ce n'est pas un public très fortuné. Alors qu'avant, il y avait des bus entiers de Britanniques et d'Américains. Ils achetaient beaucoup, mais ne viennent plus."

Et qui se demande comment Orysia fait pour ne pas avoir froid, voici sa réponse: placez beaucoup de spots. "Cela met bien en valeur les boules de Noël, et beaucoup de spots sont dirigés vers moi, ça me tient chaud", dit-elle en riant.