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Review
Score: 4 op 5

'An Elephant Sitting Still': Plus triste qu’un éléphant immobile

Niels Ruëll
© BRUZZ
01/05/2019

L’humanité peut être divisée en deux catégories: ceux qui ont vécu l’expérience de près de quatre heures An Elephant Sitting Still et ceux qui ne l’ont pas encore fait. Le film captivant de Hu Bo laisse ce sentiment inhabituel d’une douleur extrême de vivre.

Une réputation macabre précède An Elephant Sitting Still. Le réalisateur Hu Bo n’aura jamais su combien de personnes ont été grisées par son film extrêmement mélancolique, ni qu’on le considère comme le Béla Tarr de Chine. En octobre 2017, peu après avoir achevé le film, il s’est suicidé à l’âge de 29 ans.

Même sans ce regrettable acte désespéré, An Elephant Sitting Still n’aurait laissé personne indifférent. On ne peut pas faire film plus triste et sombre et pourtant, il est délectable. Comment est-ce possible ? Quelque part, il doit y avoir une toute petite fissure à travers laquelle s’immisce un rayon de lumière à peine perceptible. Il y a une consolation dans la reconnaissance de la désolation. Surtout,Hu Bo a transposé les douleurs de la vie (la sienne, celle de la Chine moderne, celle de la jeunesse, la mienne et la vôtre) de façon incroyablement belle sur grand écran.

Dans une ville minière sans nom et à l’agonie dans le nord de la Chine, quatre personnages vivent une journée encore pire que les autres. Un étudiant s’enfuit après une altercation tragique avec la brute d’une famille éminente. Une jeune femme à la méchante mère voit sa liaison avec le vice-doyen devenir virale. Un jeune gangster vaniteux participe à la mort brutale de son meilleur ami. Un homme plus âgé doit faire face à sa famille qui veut l’enfermer dans une maison de retraite.

Avec tous ceux que suit la caméra, on a l’impression de voyager jusqu’au bout de la nuit. Le désespoir n’est pas une raison pour céder à la détresse ou à l’hystérie. Les séquences et la mise en scène trahissent un grand talent. Les visages des acteurs en disent long. Le brouillard qui emprisonne la ville filtre la lumière du soleil et densifie aussi la mélancolie. L’un des marginaux s’accroche à l’histoire allégorique de l’éléphant qui s’est assis et qui ne veut plus bouger. Les gens comprendront ou ne comprendront pas.

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