L’événement idéal pour escorter les salles d’art et d’essai à travers cet été difficile est Été 85, le nouveau film de François Ozon.
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Soleil, mer, boutique de plage, premier baiser et dernière danse : tels sont les ingrédients du dernier film de François Ozon. Depuis deux décennies maintenant, ce Français sort presque chaque année un bon film, parfois même un très bon. Les titres les plus populaires sont Huit Femmes, Potiche, Swimming Pool et Grâce à Dieu. Été 85 ressemble à un best of en raison de nombreuses scènes et thèmes qui rappellent ses œuvres précédentes, mais c'est en réalité l'adaptation cinématographique de La Danse du coucou, un livre culte du Britannique Aidan Chambers qu'a dévoré Ozon à l'adolescence.
Au milieu des années quatre-vingt, un fils de la classe ouvrière, doué pour l'écriture, passe l'été de sa vie dans une ville du bord de mer. Il tombe fou amoureux d'un orphelin de père qui tient un magasin sur la plage avec sa mère excentrique, et qui aime faire la fête, l'amour et les excès de vitesse. Jusqu'à ce que le destin frappe.
Bien que les jeunes acteurs soient aussi charismatiques que Timothée Chalamet et que le premier grand amour bénéficie du lyrisme nécessaire, ce serait un peu réducteur de considérer Été 85 comme le pendant français de Call Me by Your Name. Ou de My Own Private Idaho. C'est avant tout un Ozon : ludique, virulent et sans tabous comme les obsessions sombres qui font surface. Lumineux et sexy jusqu'à ce que la mort entre dans la danse.
Ce n'est pas un hasard si ce film de vacances commence et se termine avec une chanson de The Cure, les spécialistes anglais du romantisme sombre. Moins heureux est le choix de donner à Sailing de Rod Stewart un rôle important dans ce film pour adolescents qui rappelle en passant les vêtements bizarres qui étaient à la mode dans les années quatre-vingt. Une scène grotesque dans une morgue fait un peu boire la tasse mais cela n'a pas empêché le Festival de Cannes de décerner à Été 85 le label Cannes 2020.
En l'absence de toute compétition, c'est résolument un film estival, mais cet Ozon aurait aussi eu sa place au soleil en temps normal.
ÉTÉ 85
FR, dir.: François Ozon, act.: Benjamin Voisin, Félix Lefebvre, Melvil Poupaud
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