Des flics avec des morts sur la conscience font la une des journaux depuis des mois. Anne Fontaine brosse le portrait de trois policiers parisiens qui cherchent à éviter le pire.
Ceux qui aiment les films policiers sombres, réalistes, crédibles, haletants, pleins d'action, de fusillades, de méchants bandits ou de tueurs en série insaisissables en seront pour leurs frais. Anne Fontaine, la réalisatrice franco-luxembourgeoise confirmée des Innocentes, Gemma Bovery, Perfect Mothers et d'une douzaine d'autres films, opte avec assurance pour une voie différente, plus psychologique. Et ce n'est pas pour nous déplaire.
Dans un style soigné, élégant et frugal, elle adapte un livre d'Hugo Boris et raconte l'histoire de trois policiers parisiens qui se voient confier la mission inhabituelle de conduire un Tadjik d'un centre de rétention à l'aéroport. En chemin, une Virginie préoccupée jette un œil à son dossier et conclut que l'expulsion le met en fait en danger de mort. Que faire ? Peuvent-ils le laisser s'échapper ? Le devraient-ils ? Ont-ils le droit ? Virginie pense que oui. Erik part du principe qu'on ne peut pas faire la différence entre un réfugié et un terroriste et suit toujours le règlement à la lettre. Aristide hésite. Le dilemme quelque peu forcé n'est pas pleinement exploré ni poussé jusqu'à sa limite. Fontaine préfère explorer leur monde émotionnel.
Un choix qui se défend sans convaincre forcément tous les spectateurs à suivre le questionnement des flics et leurs problèmes domestiques, relationnels et psychologiques, alors que le Tadjik en détresse (solidement interprété par Payman Maadi qui a tourné dans les films d'Asghar Farhadi) n'a ni voix ni profondeur. Même si le film vous invite à faire la morale, laissez-vous surtout entraîner par quatre acteurs charismatiques et/ou brillants. Virginie Efira en tête. Qu'est-ce que la Belge est douée pour suggérer un trouble intérieur en regardant par la vitre d'une voiture ! Omar Sy est surprenant lorsqu'il ne rit pas. Et Grégory Gadebois, déjà impressionnant dans J'accuse de Roman Polanski, peut être considéré, avec un peu de bonne volonté, comme le Philip Seymour Hoffman français.
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